D'zaïr El-Aassima n'en compte plus les pertes de ses repères, dont ses habitants se vantaient du temps où il était conseillé au visiteur de noter sur son circuit l'indication d'un endroit ou d'un site. Seulement, ce n'est plus le cas, du fait que la capitale n'a eu de cesse de subir des heurts et des chocs, qui l'"amputèrent" peu à peu de ses jalons, eu égard au pillage et actes de vandalisme. Si tant de fâcheuses images, qu'il n'en reste plus rien de l'inventaire de statuettes qui enjolivaient autrefois les rampes d'escaliers des immeubles. En ce sens, l'esthétique de l'Alger d'antan s'est drapée dans la laideur des cités de banlieue, où il y a si peu de choses à savourer sur l'itinéraire réservé autrefois aux globe-trotters d'ici et d'ailleurs. Pour l'exemple, à l'angle de l'arcade n°29 qui correspond à la rue baptisée au nom de Brahim-Hadjout à Bab Azzoun (ex-rue de Caftan), où il est difficile de déchiffrer la pierre d'Icosium, du fait que ses lettres s'en trouvent effacées et dont les contours sont chaulés. Pour l'histoire, "la pierre fut découverte en 1839 par l'archéologue bien connu Adrien Berbrugger, et portait une inscription romaine, qui à nos yeux a la valeur de papier d'identité de notre bonne ville, qui, à l'époque romaine, portait le nom d'Icosium. Voici cette inscription lapidaire : cette inscription se trouvait sans doute sur le piédestal de la statue d'un membre de l'ordre de décurions d'Icosium" (Source : El Moudjahid, avril 1974.) Du reste, le rarissime indice de l'antique Icosium gît encastré dans le mur et au fronton de l'indifférence. Ne serait-il pas judicieux en ce mois du patrimoine de l'embellir de ses lettres de noblesse ? C'est qu'il en coûtera si peu à la collectivité, du fait que cela ne nécessite qu'un tout petit pot de peinture et plus s'il y a l'amour du patrimoine. Au demeurant, les passants ne se risquent plus à l'admiration de l'esthétique de bled Sidi Abderrahmane à travers l'inscription : "i. sittio mf qia plocamian ordo icositanor m sittivs pf qia caecilian an vs pro filio pientissimo hrir" - Traduction : (A Julius Sttius Plocamianus, fils de Marcus de la tribu Quirina Le Conseil Municipal d'Icosium. Marcu Sittius Coecilianus, fils de Pubilus, de la tribu Quirina, au nom de son fils très, ayant reçu l'honneur, a assumé la dépense.) L. N.