Les représentants des firmes étrangères ont adressé, mercredi dernier, un courrier express pour demander audience au ministre du Commerce. Rebondissement dans l'affaire d'attribution des quotas et des licences d'importation des véhicules neufs. Mercredi dernier, et au moment où les montants définis en dollars et faisant office de licences d'importation ont été communiqués aux concessionnaires automobiles, les membres de l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A) ont convoqué une réunion de crise à Alger. Celle-ci intervient après que ces derniers se soient rendus à l'évidence que la nouvelle démarche du gouvernement vise, finalement, à réduire le champ d'intervention des importateurs et des investisseurs dans le secteur automobile et à provoquer la disparition d'une dizaine de concessionnaires. Selon nos sources, la réunion a été houleuse et a débouché sur une décision d'interpeller le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb. En ce sens, une source proche du dossier a indiqué à Liberté que "lors de cette réunion, les concessionnaires lésés par ces quotas ont exprimé leur désarroi, d'autant que de gros investisseurs ont été plus que lésés". On citera, entre autres, Elsecom, complètement effacé du décor automobile algérien avec ses deux marques, à savoir Ford et Suzuki, Hyundai Motor Algérie (HMA) qui passe à 3140 unités/an (soit une activité mensuelle à Alger seulement), mais aussi Nissan Algérie, dont le quota a été réduit à 850 unités/an. D'autres ont évoqué une situation d'injustice générée par l'octroi des quotas astronomiques à des concessionnaires qui, jusqu'ici, n'ont jamais fait office de présence dans un évènement national ou international, encore moins dans une démarche de proximité. Devant cette situation, l'AC2A, par le biais de son président, Sefiane Hasnaoui, a envoyé un courrier express au ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, pour lui demander une audience d'urgence, et ce, pour évoquer avec lui les détails techniques inhérents aux critères de répartition des quotas par concessionnaires par le Comité interministériel chargé de l'examen des demandes de ces licences, mais aussi pour lui demander de clarifier les contradictions du cahier des charges régissant l'exercice de l'activité du concessionnaire et exigeant un réseau national de distribution, d'une part, et qui les met en mauvaise posture en termes de maintien des emplois, dont 11 000 CDD et plus de 75 000 CDI, d'autre part. Bien plus, nous dit-on, "ce courrier relève une forme arbitraire dans les critères d'attribution des quotas fixés pour certains concessionnaires". Ainsi, cette missive intervient deux jours seulement après la sortie de Bakhti Belaïb et qui avait affirmé que le gouvernement pourrait revoir ce quota à la hausse. "83 000, c'est moins que le contingent annoncé initialement. Nous avions annoncé un contingent de 152 000 unités que nous avons réduit à 83 000 unités. Et nous verrons l'évolution et l'impact des mesures qui ont été prises. Par la suite, on peut éventuellement reprendre le contingent", avait indiqué le ministre. Du reste, les membres de l'AC2A comptent négocier en position de force, d'autant que le gouvernement avait exigé des engagements d'investissement dans le domaine des véhicules, qu'il s'agisse de production de pièces détachées ou de participation à la production de ces véhicules sur le marché algérien. Un critère que tous les membres de l'AC2A ont, jusqu'ici, respecté en annonçant des projets d'usines. FARID BELGACEM