La débaptisation du chef-lieu de la daïra de Béni Maouche, qui portait jusque-là le nom de "Trouna", a suscité une vive polémique au sein de la population locale. En effet, alors qu'une partie des habitants soutient cette démarche qui consiste à débaptiser leur chef-lieu communal en supprimant la dénomination de "Trouna", une autre partie s'oppose farouchement à cette opération, considérée comme un "reniement de ses repères, voire de ses racines". Ces derniers, afin d'exprimer leur réprobation, se sont mobilisés pour investir la rue pour faire pression sur les autorités locales et interpeller le wali de Béjaïa, auquel ils ont déjà adressé une requête. Ainsi donc, ils ont décidé d'organiser des actions de protestation au niveau de la daïra. Du coup, ils ont procédé à la fermeture du siège de la mairie, dimanche dernier, en vue de se faire entendre. "Nous nous sommes mobilisés pour dénoncer la décision des autorités de procéder à la débaptisation de notre commune qui porte le nom de Trouna depuis la nuit des temps. Pourtant, le décret présidentiel n°84/365 du 2 décembre 1985 fixant les noms des communes, des chefs-lieux et des villages attenants, est clair. Or, le nom de Trouna ne figure plus sur les panneaux de signalisation, ni sur les frontons des édifices publics de la daïra. Nous refusons un tel reniement", s'insurgent les protestataires. Contacté par nos soins, le maire de Béni Maouche, M. Khaled Loudjani, qui nous confirme la fermeture du siège de l'APC, durant deux jours, nous fait savoir que la population est réellement partagée entre les partisans et les opposants à cette débaptisation. "En ma qualité de président de l'APC, je dois recevoir tout le monde et écouter les doléances de tout un chacun. Nous avons déjà tenu des réunions à propos de ce sujet à polémique, mais en vain !", nous a-t-il dit en indiquant, par ailleurs, que "le siège de la mairie devrait rouvrir ses portes mardi, puisqu'une délégation des contestataires devait être reçue par le chef de cabinet du wali". Pour sa part, le chef de cabinet du wali, M. Smaïl Amalou, affirme n'avoir reçu aucun représentant des citoyens de Béni Maouche durant la journée d'hier. "Pour le moment, il n'y a aucune personne de cette daïra qui est venue nous voir. Néanmoins, nous sommes au fait de leurs doléances. Il n'y a pas que le problème de débaptisation du chef-lieu, mais aussi d'autres revendications d'ordre socioéconomique, notamment le gaz de ville, le bitumage des routes, la fermeture du marché hebdomadaire...", a indiqué M. Amalou. KAMAL OUHNIA