Outrés par les promesses sans lendemain des autorités, ces citoyens ont décidé de passer à l'action en se mobilisant contre la marginalisation et le sous-développement de leur localité. La localité de Trouna, chef-lieu de daïra de Béni Maouche, 75 km au sud-est de Béjaïa, offrait avant-hier l'image d'une ville morte. Commerces fermés, écoles désertées, les sièges de la mairie et de la daïra cadenassés, la RN 74 reliant Béjaïa à Sétif bloquée à la circulation... Des actions menées par les habitants pour protester contre la dégradation de leur cadre de vie, générée par l'absence des commodités les plus élémentaires. Outrés par les promesses sans lendemain des autorités, ces citoyens ont décidé de passer à l'action en se mobilisant contre la marginalisation et le sous-développement de leur localité. Ainsi, les représentants des 28 villages de cette commune rurale, perchée sur le mont d'Achtoug qui surplombe la vallée de la Soummam, n'ont rien trouvé de mieux pour faire entendre leurs revendications socioéconomiques que de recourir à l'organisation d'une journée de protestation. Même le marché hebdomadaire des fruits et légumes, qui se tient le mardi, n'était pas au rendez-vous. Parmi les revendications, on citera le gaz de ville, une décharge publique, une structure sanitaire digne de ce nom... Pour rappel, dans le cadre des projets inscrits pour le compte du quinquennat 2010-2014, la daïra de Béni Maouche avait bénéficié d'un hôpital de 60 lits, au même titre d'ailleurs que la daïra d'Adekar. Néanmoins, ce projet, annoncé en grande pompe, demeure utopique et semble être renvoyé aux calendes grecques. Selon le wali de Béjaïa, Hamou Ahmed Touhami, qui s'exprimait, sur les ondes de Radio Soummam, ces deux projets portant réalisation de deux hôpitaux de 60 lits, l'un à Adekar et l'autre à Béni Maouche, se trouvent toujours en attente d'inscription au niveau du gouvernement. Il a toutefois rappelé que lors de sa dernière visite à Béjaïa, le ministre de la Santé avait promis de les relancer. Quant au retard enregistré dans le raccordement de l'ensemble des foyers au réseau du gaz naturel, M. Touhami déplore "la défaillance de l'entreprise réalisatrice qui a, d'ailleurs, fait l'objet de plusieurs mises en demeure pour reprendre les travaux", mais en vain ! S'agissant du problème de la décharge publique, le premier responsable de la wilaya a précisé que le blocage est dû aux oppositions des citoyens, rappelant qu'une dizaine de terrains ont été choisis par la commission technique, mais malheureusement, tous les choix ont buté sur des contestations. K.O.