En septembre 1955, Ted Morgan, né Sanche de Gramont dans une famille de l'aristocratie française, débute sa carrière de journaliste aux Etats-Unis, où il a grandi. L'armée française, engagée en Algérie, fait appel à lui. La perspective de participer à une guerre coloniale ne l'enchante pas vraiment. Il adhère néanmoins à la convocation, en mémoire de son père, pilote mort en 1943. Avec des détails troublants, l'homme raconte, dans un livre-récit titré Ma bataille d'Alger (en version originale, My battle of Algiers), son expérience dans les casernes en France, puis dans le pays, de l'autre rive de la Méditerranée où il commet un crime de guerre, un acte dont il aura honte toute sa vie. Muté au sein de l'équipe d'un organe de propagande de l'armée, il suit la traque antiterroriste menée par les parachutistes pendant la Bataille d'Alger. Publié aux Etats-Unis en 2005, ce récit, qui n'épargne ni l'armée française, ni le FLN, ni son auteur, constitue un témoignage crucial sur la guerre d'Algérie. Le quotidien français Le Monde lui a consacré un article dans son édition d'hier.