Dans une déclaration rendue publique hier, le syndicat des profs accuse les pouvoirs publics d'”empêcher le dialogue social” et de “nier le droit du travail”. Le Conseil des lycéens d'Alger (CLA) est tombé, hier, à bras raccourcis sur l'Académie d'Alger pour avoir, sur instruction du ministère de l'éducation nationale, recouru au juge des référés pour suspendre la grève observée le 6 février dernier. “L'Académie d'Alger a choisi délibérément d'allumer un nouveau conflit malgré nos multiples appels au dialogue”, déplore l'organisation de Redouane Osmane dans une déclaration rendue publique hier. Elle accuse les pouvoirs publics, par leurs méthodes autoritaires, d'empêcher “le dialogue social de s'installer” et de nier “le droit du travail”. Le juge des référés, qui a prononcé la décision de suspension de la grève, a eu son lot d'incriminations. Il lui est reproché de ne pas avoir “confronté les faits avec le droit” dans son développement juridique et de s'être prononcé sur des questions de fond (légalité de la grève, représentation syndicale illégale, etc.) ne relevant pas de sa compétence. “Pis, le même juge, dans les mêmes circonstances, s'est déclaré incompétent, alors qu'aujourd'hui, il prononce une suspension de la grève”, s'est indigné le CLA. Le CLA a, également, dénoncé le dépôt de plainte contre sa tête pensante, Redouane Osmane. “En déposant une plainte au pénal, une nouvelle fois, contre le secrétaire général du CLA pour non-application de la décision du juge des référés, l'Académie d'Alger feint d'ignorer que la décision de déclenchement ou de suspension d'une grève n'appartient pas au secrétaire général du CLA, mais aux enseignants”, a-t-il remarqué. Pour le CLA, l'Académie d'Alger et également le ministère de l'éducation nationale ont “perdu toute crédibilité en reniant leurs engagements transcrits dans un accord commun”. Aussi un appel à la mobilisation est-il lancé à l'ensemble des enseignants “pour agir de façon solidaire pour le droit de grève et les libertés syndicales, se battre ensemble contre les menaces, les intimidations et la répression, forcer le ministère de l'éducation nationale à retirer sa plainte et à engager des négociations avec leurs représentants légitimement élus et exiger des réponses concrètes à apporter aux revendications”. A. C.