Alors que d'aucuns misaient sur l'arrivée à la présidence de l'Autriche d'un extrémiste de droite, les Autrichiens, que certains n'ont pas hésité de taxer de racistes, ont montré la voie à suivre dans ce genre de situation en choisissant la troisième voie. Contre toute attente, c'est l'écologiste Alexander Van der Bellen qui a remporté d'une courte tête l'élection présidentielle autrichienne en devançant Norbert Hofer, le candidat de l'extrême droite, pourtant donné favori. Les Autrichiens brisent ainsi l'élan des extrémistes de droite, qui ont le vent en poupe un peu partout en Europe, un continent confronté au rejet des partis traditionnels par un certain nombre d'électeurs. Il suffit de voir le soulagement exprimé par plusieurs dirigeants européens après l'annonce de la victoire de l'écologiste Alexander Van der Bellen dans ce scrutin très suivi en Europe qui fait face à sa plus sévère crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale. Le vote des Autrichiens constitue un exemple à suivre pour les autres peuples européens, notamment dans les pays où l'extrême droite est aux portes du pouvoir. L'Autriche a manqué de peu de tomber entre les mains des extrémistes. C'est le vote par correspondance, dépouillé lundi, qui a fait pencher la balance en faveur du candidat écologiste, de sensibilité libérale et centriste. Près d'un électeur autrichien sur deux a voté au deuxième tour pour le FPÖ, un des partis de droite radicale les plus puissants électoralement en Europe. Et ce parti extrémiste, qui voit sa ligne politique antisystème et anti-migrants renforcée, a posé un jalon important pour les prochaines échéances électorales, bien qu'il reste encore loin, selon les analystes, de pouvoir décrocher la chancellerie. Ceci étant, la menace de l'extrême droite est réelle comme en atteste l'entrée aux différents parlements nationaux en Europe de partis de cette tendance. Le dernier cas en date s'est produit à Chypre, dimanche, à l'occasion des élections législatives, où le parti ultranationaliste Elam, lié aux néo-nazis grecs d'Aube dorée, a franchi pour la première fois le seuil de 3,6% des voix requis pour entrer au Parlement, où il devrait avoir deux élus. Merzak Tigrine