La troisième rencontre algéro-francaise des maires et des présidents des collectivités territoriales et locales se tiendra aujourd'hui et demain à l'hôtel El-Aurassi à Alger. Cette édition est organisée une douzaine d'années après la précédente tenue à Paris en 2004. La mise en place d'un cadre de coopération décentralisée entre les collectivités territoriales des deux pays date de 1999 au cours d'une première rencontre à Alger. Cette initiative visait à donner une nouvelle impulsion aux partenariats réalisés, des années auparavant, dans le cadre des opérations de jumelage entre des villes de France et d'Algérie, et à favoriser une véritables dynamique de collaboration au niveau local. Dans un rapport rendu public il y a deux ans, le groupe Algérie de Cités unies-France (CUF), qui est la fédération française des collectivités locales, a fait le bilan des projets réalisés, en constatant un fléchissement des ambitions affichées au départ. L'organisation évoque une "lente dégradation de la coopération" qui s'explique, jusqu'en 2012, par les relations tendues entre la France et l'Algérie, à la suite du vote en 2005 par l'Assemblée nationale française de la loi sur le rôle positif de la colonisation. Le rapport avance également, comme autres causes, les incertitudes sur l'état de santé du président Abdelaziz Bouteflika. La visite d'Etat effectuée par le président François Hollande en Algérie en décembre 2012 aurait permis, selon les CUF, de faire baisser les tensions entre les deux pays et de relancer la coopération bilatérale, y compris entre les collectivités locales. En juillet dernier, la ville de Béjaïa a abrité une rencontre sur l'action sociale-jeunesse, organisée dans le cadre du programme Joussour pour le renforcement du tissu associatif. Ce projet semble le seul à avoir survécu aux brouilles politiques entre l'Algérie et la France. Sur le plan économique, les CUF constatent une totale inertie due, principalement, au manque d'enthousiasme des chefs d'entreprises françaises, qui se méfient du mauvais climat d'investissement en Algérie, des lourdeurs bureaucratiques, principalement. En abritant la troisième rencontre des maires et des présidents des collectivités territoriales, Alger aura donc à accomplir un travail de marketing et de vulgarisation, en s'employant à persuader ses invités que les choses sont moins compliquées. Un état des lieux de la coopération sera au préalable établi. Des thématiques seront, par ailleurs, débattues autour de la gouvernance, de l'aménagement urbain et du développement local. Un peu plus d'une vingtaine de représentants des collectivités territoriales françaises prendront part aux travaux, dont la nouvelle maire d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), d'origine algérienne, Meriem Derkaoui.. S. L.-K.