Après l'Assemblée, le Sénat français a adopté vendredi soir la réforme des retraites, quelques heures après une intervention de police pour débloquer une importante raffinerie, sur fond de contestation persistante. Après l'Assemblée, le Sénat français a adopté vendredi soir la réforme des retraites, quelques heures après une intervention de police pour débloquer une importante raffinerie, sur fond de contestation persistante. Il ne reste plus désormais que la réunion demain lundi d'une commission mixte paritaire composée de sept députés et sept sénateurs, en vue de l'élaboration d'un texte définitif. Le Parlement votera définitivement mercredi au plus tard, avant que le chef de l'Etat ne promulgue le texte. La contestation persiste, les syndicats ayant prévu deux nouvelles journées de grèves et de manifestations les 28 octobre et 6 novembre. Les grèves continuent dans le secteur de l'énergie, avec onze raffineries sur douze toujours arrêtées ou sur le point de l'être. Un retour à la normale dans les stations-service, dont un quart étaient "à sec" vendredi, n'est pas prévu avant plusieurs jours, ont dit le gouvernement et les industriels à l'issue d'une réunion à Matignon. L'Etat va superviser la répartition du carburant par l'intermédiaire des préfets. Le texte porte d'ici 2018 l'âge minimum de départ à la retraite de 60 à 62 ans et reporte de 65 à 67 ans l'âge pour un départ avec une pension à taux plein. Le vote des sénateurs, acquis grâce à une procédure exceptionnelle de vote "bloqué", par 177 voix contre 153, a donné lieu à une dernière passe d'armes entre gauche et droite. "Ce moment est solennel, parce qu'il est celui de la lucidité, de la responsabilité, du courage (...) Ce n'est pas en nous accrochant aux symboles d'hier que nous demeurerons une grande nation", a dit le ministre du Travail, Eric Woerth, qui a piloté le texte. Le sénateur socialiste Pierre Mauroy, qui était Premier ministre lorsque la gauche a instauré la retraite à 60 ans en 1982, a estimé que le dossier n'était pas refermé. "Il y aura des élections. C'est maintenant au grand tribunal du peuple de juger", a-t-il dit sur Public Sénat. Des interventions musclées Le vote est intervenu quelques heures après l'intervention des forces de l'ordre pour débloquer la raffinerie Total de Grandpuits, en Seine-et-Marne, en pointe dans le conflit. Le site est stratégique puisqu'il alimente l'Île-de-France. Selon la CGT, furieuse, plusieurs membres du piquet de grève ont été blessés lors de l'opération. Le syndicat, parlant d'atteinte au droit de grève, a obtenu une victoire judiciaire au tribunal administratif de Melun, qui a annulé les réquisitions de personnel signée par le préfet de Seine-et-Marne, a annoncé la CGT. Le préfet a cependant dans l'heure repris d'autres réquisitions de personnel, fondées différemment. La CGT a de nouveau saisi le tribunal. "Nous sommes confiants", a déclaré à Reuters Charles Foulard, élu CGT. Ministre de l'Environnement et de l'Energie, et possible candidat à la succession de François Fillon à Matignon, Jean-Louis Borloo a défendu l'intervention. "Ce n'est pas le personnel de la raffinerie qui est réquisitionné, c'est simplement le dépôt", a-t-il dit. Selon lui, les trois-quarts des stations-service étaient ouvertes mais la situation restait problématique, à la veille des départs en vacances de la Toussaint. Actions sporadiques dans tout le pays Le terminal pétrolier de Fos, près de Marseille, a connu son 26e jour de grève. De nombreux autres sites du secteur de l'énergie restent touchés par grèves et blocages. Les actions sporadiques continuaient aussi partout ailleurs, comme près de Bordeaux où une plateforme frigorifique alimentant la grande distribution a été débloquée par la police. A Marseille, où des milliers de tonnes d'ordures s'accumulent dans les rues après douze jours de grève, la communauté urbaine a réquisitionné les personnels pour procéder au ramassage. Le gouvernement espère néanmoins que la fronde va lentement s'éteindre, d'autant que la grève faiblit à la SNCF qui prévoyait huit TGV sur dix pendant le week-end et un trafic "proche de la normale" pour le reste. Même si des centaines de lycées restaient bloqués, la mobilisation étudiante et lycéenne a également marqué le pas. Professeurs et élèves de toutes les académies sont en congé à partir de vendredi soir jusqu'au 4 novembre. Le mouvement n'a pas véritablement pris dans les universités, 10 seulement sur 83 étant touchées, selon le syndicat Unef Il ne reste plus désormais que la réunion demain lundi d'une commission mixte paritaire composée de sept députés et sept sénateurs, en vue de l'élaboration d'un texte définitif. Le Parlement votera définitivement mercredi au plus tard, avant que le chef de l'Etat ne promulgue le texte. La contestation persiste, les syndicats ayant prévu deux nouvelles journées de grèves et de manifestations les 28 octobre et 6 novembre. Les grèves continuent dans le secteur de l'énergie, avec onze raffineries sur douze toujours arrêtées ou sur le point de l'être. Un retour à la normale dans les stations-service, dont un quart étaient "à sec" vendredi, n'est pas prévu avant plusieurs jours, ont dit le gouvernement et les industriels à l'issue d'une réunion à Matignon. L'Etat va superviser la répartition du carburant par l'intermédiaire des préfets. Le texte porte d'ici 2018 l'âge minimum de départ à la retraite de 60 à 62 ans et reporte de 65 à 67 ans l'âge pour un départ avec une pension à taux plein. Le vote des sénateurs, acquis grâce à une procédure exceptionnelle de vote "bloqué", par 177 voix contre 153, a donné lieu à une dernière passe d'armes entre gauche et droite. "Ce moment est solennel, parce qu'il est celui de la lucidité, de la responsabilité, du courage (...) Ce n'est pas en nous accrochant aux symboles d'hier que nous demeurerons une grande nation", a dit le ministre du Travail, Eric Woerth, qui a piloté le texte. Le sénateur socialiste Pierre Mauroy, qui était Premier ministre lorsque la gauche a instauré la retraite à 60 ans en 1982, a estimé que le dossier n'était pas refermé. "Il y aura des élections. C'est maintenant au grand tribunal du peuple de juger", a-t-il dit sur Public Sénat. Des interventions musclées Le vote est intervenu quelques heures après l'intervention des forces de l'ordre pour débloquer la raffinerie Total de Grandpuits, en Seine-et-Marne, en pointe dans le conflit. Le site est stratégique puisqu'il alimente l'Île-de-France. Selon la CGT, furieuse, plusieurs membres du piquet de grève ont été blessés lors de l'opération. Le syndicat, parlant d'atteinte au droit de grève, a obtenu une victoire judiciaire au tribunal administratif de Melun, qui a annulé les réquisitions de personnel signée par le préfet de Seine-et-Marne, a annoncé la CGT. Le préfet a cependant dans l'heure repris d'autres réquisitions de personnel, fondées différemment. La CGT a de nouveau saisi le tribunal. "Nous sommes confiants", a déclaré à Reuters Charles Foulard, élu CGT. Ministre de l'Environnement et de l'Energie, et possible candidat à la succession de François Fillon à Matignon, Jean-Louis Borloo a défendu l'intervention. "Ce n'est pas le personnel de la raffinerie qui est réquisitionné, c'est simplement le dépôt", a-t-il dit. Selon lui, les trois-quarts des stations-service étaient ouvertes mais la situation restait problématique, à la veille des départs en vacances de la Toussaint. Actions sporadiques dans tout le pays Le terminal pétrolier de Fos, près de Marseille, a connu son 26e jour de grève. De nombreux autres sites du secteur de l'énergie restent touchés par grèves et blocages. Les actions sporadiques continuaient aussi partout ailleurs, comme près de Bordeaux où une plateforme frigorifique alimentant la grande distribution a été débloquée par la police. A Marseille, où des milliers de tonnes d'ordures s'accumulent dans les rues après douze jours de grève, la communauté urbaine a réquisitionné les personnels pour procéder au ramassage. Le gouvernement espère néanmoins que la fronde va lentement s'éteindre, d'autant que la grève faiblit à la SNCF qui prévoyait huit TGV sur dix pendant le week-end et un trafic "proche de la normale" pour le reste. Même si des centaines de lycées restaient bloqués, la mobilisation étudiante et lycéenne a également marqué le pas. Professeurs et élèves de toutes les académies sont en congé à partir de vendredi soir jusqu'au 4 novembre. Le mouvement n'a pas véritablement pris dans les universités, 10 seulement sur 83 étant touchées, selon le syndicat Unef