L'exécutif français restait inflexible hier face à la fronde sociale avant une nouvelle semaine de grèves à l'appel des syndicats qui entendent poursuivre le bras de fer pour obtenir le retrait de la réforme sur le droit du travail. "Ma porte est toujours ouverte, je suis toujours prêt à la discussion. Mais quand un texte a été discuté, qu'il a suscité des compromis avec des partenaires sociaux, qu'il a été adopté à l'Assemblée nationale, je considère que ma responsabilité c'est d'aller jusqu'au bout", a déclaré le Premier ministre Manuel Valls face à des lecteurs du quotidien Aujourd'hui en France. Depuis près de trois mois, le texte sur la réforme du code du travail, en discussion au Parlement, divise la majorité socialiste au pouvoir, et ses opposants tentent de paralyser le pays avec des grèves dans les transports et en bloquant des sites pétroliers. "Je tiendrai bon", avait asséné la veille le président François Hollande au Japon où il participait à un sommet du G7, apportant son soutien à son Premier ministre. "Retirer le texte de loi serait une mauvaise chose pour les salariés", a renchéri samedi Manuel Valls. Le Premier ministre recevait hier les groupes pétroliers et les transporteurs, deux des secteurs les plus touchés par les blocages organisés par les opposants à la dernière grande réforme du gouvernement, avant l'élection présidentielle l'an prochain. "Nous continuerons avec détermination à évacuer", a promis Manuel Valls, alors que les hôteliers et restaurateurs se sont alarmés d'"annulations importantes" à Paris et dans le Grand Ouest, en raison des mouvements de grève et des problèmes de carburant. Après des manifestations jeudi dans toute la France, avec une mobilisation stable (300 000 selon le syndicat CGT, 153 000 selon les autorités) et des heurts répétés avec la police, les huit syndicats opposés au projet de loi ont appelé vendredi "à poursuivre et amplifier les mobilisations". Le conflit pourrait se déplacer la semaine prochaine dans les transports, avec des préavis de grève dans le rail, le métro parisien et l'aviation civile pour mardi, qui s'annonce comme une journée cruciale, à deux semaines du début officiel de l'Euro-2016 de football et de l'arrivée attendue de dizaines de milliers de supporteurs dans le pays. Une neuvième journée de mobilisation est programmée le 14 juin, avec "une puissante manifestation nationale" annoncée à Paris. R. I./Agences