3e chapitre : Nouveau départ Résumé : Maria sympathise avec Soussou qui est venue vivre provisoirement à l'hôtel. La jeune fille ne fait plus confiance à aâmi Ramdhan. Soussou finit par trouver un appartement à Rouiba. Maria lui montre son argent, tenant à partir de l'hôtel à tout prix. Soussou veut bien l'emmener. Elle lui sera très utile... Lorsque le rêve se réalise, Maria ne peut s'empêcher de crier de joie, en tombant dans les bras de Soussou. Celle-ci est venue la chercher comme prévu, deux jours après son départ. On rentre directement à la maison, dit Soussou en lui prenant son sac. On ne sait jamais ? Peut-être qu'il t'a suivie ? Soussou arrête un taxi et elles partent en direction de Rouiba. L'appartement n'est pas très grand. Il y a deux petites chambres, un salon et une cuisine qui donnent sur un jardin d'enfants. Maria, qu'on appellera désormais Zakia, prend en charge l'entretien de l'appartement qui est sale. Elle lave tout, mais vu le résultat pas satisfaisant, elle pense que l'appartement a besoin d'être rafraîchi d'une bonne couche de peinture. Durant la première semaine, elle s'en charge. La peinture de couleur perle fait son bonheur. L'appartement semble d'un coup plus lumineux et donne une impression de renouveau. Soussou s'était absentée, prétextant avoir à faire à l'intérieur du pays. Quand elle rentre plusieurs jours après, en début de soirée, une bonne surprise l'attend. L'appartement est tout transformé. Maria a aussi accroché des petits tableaux et posé des pots de fleurs aux fenêtres. -Ma parole, tu es une vraie fée ! Si tu n'étais pas là, je croirais avoir frappé à la mauvaise porte, dit-elle. Hum, ça sent bon ! Mais qu'as-tu préparé ? -Des pâtes et des pilons au four ! -Merci ma belle ! Je vais te faire une confidence, moi et la cuisine ça fait deux, dit Soussou. Même si j'aime bien manger ! -Je m'occuperais de tout, promet Maria. Tu n'as pas de souci à te faire ! -Oh t'es un amour ! Les semaines qui suivent, Maria apprend à connaître le quartier. Elle a sympathisé avec quelques voisines qu'elle voit parfois. Elle n'a rien à faire. Elle aurait bien repris ses cours de couture et broderie, mais dans le quartier, il n'y avait pas de centre d'apprentissage. Elle n'osait pas s'aventurer très loin, de peur d'attirer l'attention sur elle. Elle ne sort qu'en cas de besoin. Un jour, à la boulangerie, elle tombe sur une annonce scotchée à la porte. Un nouveau hammam avait ouvert les portes et ils cherchaient des masseuses. Maria se renseigne auprès du boulanger qui lui explique comment s'y rendre. Il est situé dans une petite ruelle. Près du hammam se trouve un salon de coiffure et de soins esthétiques. Il y a beaucoup de monde. La jeune fille doit attendre que la réceptionniste en ait fini d'encaisser avec les clientes, gardant leurs portefeuilles, dans un tiroir. -Bienvenue ! C'est pour une douche ou un bain ? -Bonjour !, dit Maria. Je suis venue pour autre chose... -Ah oui ? -J'ai vu votre annonce, lui dit-elle. Je suis intéressée par le travail. S'il est encore disponible ! La propriétaire du bain la considère de la tête aux pieds, surprise. -Ce n'est pas un travail pour une jeune fille comme toi !, lui dit-elle. Va étudier ! Tu as toute la vie devant toi ! -Ne me refusez pas ce travail !, la prie Maria. Si je ne travaille pas, je serai contrainte à mendier ou à voler ! Je préfère gagner honnêtement ma vie ! Je prends ce qu'il y a tant que ça peut me nourrir ! Je vous en prie... -Ecoute, je ne peux pas t'imaginer masseuse ! Parce que tu insistes, je veux bien que tu viennes faire le ménage, chaque jour, en fin de journée !, décide la propriétaire qu'on appellera Zoulikha. -Merci ! Oh merci ! Je commence quand ? Zoulikha hausse les épaules. -Puisque tu insistes... Aujourd'hui ! (À suivre) A. K.