Le départ précoce à la retraite est l'une des raisons qui ont grevé le budget de la Caisse nationale des retraites (CNR). Ces départs à la retraite sans condition d'âge représentent 50% du chiffre global du nombre des retraités estimé à 1,6 million de personnes qui bénéficient de quelque "770 milliards de dinars de droits contributifs" qui leur sont versés chaque année, et cela représente la plus grande part des recettes de cotisations de la Sécurité sociale. Ce taux représente 830 000 personnes. C'est ce qu'a affirmé, entre autres, hier, M. Djaouad Bourkaïb, DG de la Sécurité sociale au ministère du Travail, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Le DG a précisé que c'est la branche retraite de la CNR qui prend des coups à chaque départ avant 60 ans. Il a expliqué que le départ avant 60 ans avait été institué en 1997 par l'ordonnance 97-13, précisant que cette mesure est intervenue dans "des conditions particulières" lors de l'ajustement structurel qui s'est imposé au pays. "Ce contexte n'existe plus et cette mesure n'a pas de raison d'exister", a-t-il dit, soulignant que de nouvelles évolutions imposent la révision du système de retraite pour s'y adapter. Il a énuméré les nouvelles donnes démographiques, socioéconomiques... "Le départ précoce n'a plus sa raison d'être", a-t-il encore dit, ajoutant que "le financement de la branche retraite avec ses fondements de solidarité intergénérationnelle est altéré avec ces nombreux départs", alors que la logique veut que ce système de solidarité doit être assuré et garanti. M. Bourkaïb a reconnu que la Caisse connaît des difficultés financières, contre lesquelles ces mesures ont été décidées pour y remédier rapidement. "Même si la branche retraite connaît des difficultés, le système national de retraite est en équilibre", a-t-il avoué, précisant que des départs précoces des personnes actives provoquent "une rupture de la solidarité". Interrogé sur la décision prise lors de la 9e tripartite et qui a décidé de fixer l'âge de départ à la retraite à 60 ans, M. Bourkaïb a estimé que cette décision relève "du bon sens". Car, a-t-il ajouté, "elle permet de revenir à l'orthodoxie d'un âge d'un système de retraite avec son âge minimum". Traitant des différents paramètres du système de retraite national, le DG de la Sécurité sociale au ministère du Travail a souligné qu'il "est généreux", de par "ses paramètres, qui sont le tarif de référence, la durée de cotisation..." Il a expliqué, par ailleurs que le système est fondé sur un taux plein de 80% pour 32 ans, et ce n'est pas le cas en France par exemple. M. Bourkaïb a souligné que l'indicateur universel prévoit un ratio de trois travailleurs pour un retraité, alors que la norme est de 5 cotisants. "Ces facteurs sont déterminés par le marché du travail", a-t-il indiqué. Mohamed Mouloudj