L'épouvantail "Daech" semble sur le point de s'écrouler comme un château de cartes au vu des derniers revers qu'il a subis en Irak, Syrie et Libye. Encerclé à Fallouja par les forces irakiennes, et affaibli à Raqa en Syrie où il a perdu hier son principal axe de ravitaillement de Turquie, l'Etat islamique subit l'offensive de l'armée régulière libyenne, qui est entrée jeudi dans la ville de Syrte. Est-ce le début de la fin pour le califat autoproclamé d'Abou Bakr al-Baghdadi ? Une chose est sûre : sur le terrain les revers se multiplient pour Daech. Hier, les forces libyennes régulières, qui sont entrées jeudi dans la ville de Syrte, continuaient à bombarder à l'artillerie lourde les positions de ce groupe terroriste. Il ne fait aucun doute que la perte de Syrte représenterait un énorme revers pour l'EI parce que cette ville constitue sa principale base en Libye, où elle a profité du chaos politique et sécuritaire pour s'y implanter. Et pourtant les experts et les capitales occidentales l'avaient présenté comme un véritable épouvantail, avec une armée d'environ six mille hommes, qui menaçait la Libye et les pays riverains. Il a fallu d'une offensive digne de ce nom "Libération de Syrte" pour que les soldats libyens fidèles au gouvernement d'union nationale pénètrent à Syrte après avoir pris le contrôle de ses entrées à l'est et à l'ouest et le blocage par la marine des accès maritimes. Cette attaque dont l'objectif est de chasser l'Etat Islamique d'une bande littorale d'environ 200 kilomètres de long, dont la cité de Syrte, est menée par des forces terrestres, aériennes et maritimes. Daech a également subi hier un échec important en Syrie où il a perdu le principal axe de ravitaillement du groupe terroriste entre la Syrie et Turquie, suite à l'encerclement total vendredi Minbej dans le nord. Cette ville était un carrefour clé sur le principal axe permettant à l'EI de faire transiter hommes, armes et argent entre la Turquie et son fief syrien de Raqa. L'organisation terroriste contrôle encore une bande frontalière et des routes secondaires vers la Turquie mais "celles-ci sont plus dangereuses et difficiles d'accès, selon le directeur de l'OSDH. Ce dernier a expliqué que pour que les terroristes parviennent de Raqa à la frontière turque, ils doivent passer désormais par une route plus dangereuse pour eux en raison de la proximité des troupes du régime syrien et des bombardements russes". En Irak, où il tente de desserrer l'étau, qui lui est imposé à Fallouja par l'armée irakienne, l'Etat islamique multiplie les attentats, dont les derniers en date ont fait 18 morts jeudi dans la région de Bagdad. Les informations révélées par un haut responsable du Trésor américain jeudi font état que Daech peine à payer ses combattants et a dû imposer de nouvelles taxes pour compenser les pertes liées aux bombardements de la coalition internationale. "Quand nous recevons des indications que l'EI ne peut pas payer les salaires de ses propres combattants et tente de compenser par d'autres sources de revenus, nous savons que nous les frappons là où ça fait mal", a affirmé Daniel Glaser, secrétaire adjoint en charge de la lutte contre le financement du terrorisme. Au vu des développements sur le terrain, marqué par des déroutes successives de l'Etat islamique dans les différents pays où est bien implanté, tout semble indiquer que c'est le début de la fin. Merzak Tigrine