Les amendes aux infractions à l'origine des accidents, notamment ceux classés au 4e degré vont augmenter, en vertu du projet de révision du code de la route récemment adopté au conseil du gouvernement, a indiqué, jeudi, le ministre de l'intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui. Elles oscilleront entre 5 000 DA et 7 000 DA. Cette mesure intervient en même temps que l'adoption du système de permis à points qui permettra, d'une part, de réduire l'intervention de l'élément humain dans le processus de constat des infractions et, d'autre part, de mettre un terme à toute forme d'indulgence à l'égard des contrevenants. Le système informatique du permis à points conférera davantage de rigueur aux dispositions du code de la route. Lors d'une séance de questions orales au Conseil de la nation, M. Bedoui a annoncé des chiffres effarants qui placent notre pays sur le podium mondial des accidents de la route. L'illustration donne froid dans le dos : les accidents de la route occasionnent annuellement une moyenne de 4 000 morts et coûtent à l'Etat 100 milliards de dinars. "L'élément humain, notamment en ce qui concerne le non-respect des règles de conduite, est le dénominateur commun dans 95% des accidents de la route", a estimé le ministre de l'Intérieur, soulignant que "l'excès de vitesse et les dépassements dangereux étaient à l'origine de 50% du nombre global des accidents de la circulation". Outre les mesures dissuasives, l'amélioration de l'état du réseau routier, l'exigence d'une qualité spéciale d'équipements de sécurité pour les véhicules importés, la généralisation du contrôle technique obligatoire des véhicules, ainsi que la dotation des services de sécurité d'appareils sophistiqués sont autant de "mesures rigoureuses visant à réduire les accidents de la route". Le ministre a, en outre, rappelé les mesures prises dans le cadre de la révision des conditions de travail et de contrôle des auto-écoles pour assurer "une amélioration qualitative" en termes de formation des candidats désireux d'obtenir le permis de conduire, rappelant la récente adoption d'un texte réglementaire y afférent au niveau du Conseil du gouvernement. À cet effet, les expériences des entreprises en charge de la sécurité routière dans certains pays, à l'instar de l'Espagne et de la France, ont été mises à profit pour accompagner les réformes initiées par l'Algérie dans ce domaine, et ce, à travers un projet de jumelage et d'une convention de coopération d'une durée de cinq ans. S'agissant de la pose anarchique des ralentisseurs, M. Bedoui a indiqué que le ministère de l'Intérieur avait émis en février dernier, en collaboration avec le ministère des Travaux publics, une directive visant à rappeler aux citoyens le règlement en vigueur et à prendre les mesures visant à "réadapter les ralentisseurs non conformes aux critères techniques et à supprimer progressivement celles réalisées sans autorisation". La directive vise également à mettre en place de plaques de signalisation horizontales et verticales pour indiquer la présence de ces ralentisseurs, avec l'association des services techniques des travaux publiques à la réalisation de ces dos d'âne, outre l'interdiction de leur pose au niveau des routes à grande circulation. AMAR R.