Le Mouvement pour la société de la paix (MSP) a organisé, avant-hier, un "iftar politique" dédié à la mémoire du défunt fondateur et père spirituel du mouvement, Cheik Mahfoud Nahnah. Cette rencontre marquant le treizième anniversaire de son décès, le 19 juin 2013, a connu la participation de plusieurs membres des directions qui se sont succédé, à leur tête l'ex-président du parti, Aboudjerra Soltani, mais aussi d'autres figures du mouvement islamiste, y compris d'anciens militant du FIS dissous à l'image d'un certain Ali Aya. La rencontre n'a pas manqué d'attirer l'attention de certains "amis politiques" du MSP d'un autre bord dont l'ancien ministre de la Communication, Abdelaziz Rahabi, ou encore l'ex-militant du FFS, Mohand Arezki Ferad. Si les différentes interventions ayant duré plus de deux heures avant l'adan, consacrées exclusivement aux témoignages sur le parcours de Mahfoud Nahnah, cela n'empêchera pas M. Makri de profiter de la présence des médias pour aborder, en marge, les questions de l'heure. L'affaire du baccalauréat dont la session extraordinaire lancée depuis hier, le dernier remaniement partiel du gouvernement, la tripartite ou encore les lois organiques annoncées par le président Bouteflika sont autant de questions qui préoccupent le chef du MSP, un des membres les plus actifs de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (Cltd). Ainsi, il alerte, de prime à abord, sur la nécessité de ne surtout pas manquer de réussir l'organisation de la session extraordinaire. "Cette session est cruciale. Si on ne peut souhaiter que du bien pour notre pays et notre peuple, quoi qu'il arrive, cette session du baccalauréat de 2016 marquera à jamais les annales de l'éducation nationale. Elle restera une tâche indélébile", regrette M. Makri dont la revendication est de refaire les examens du bac dans leur intégralité et après le mois de Ramadhan. "Dans le cas où le gouvernement échouerait dans l'organisation de cette session, cela signera l'effondrement des ses valeurs et du gouvernement. Ce dernier n'a donc pas le droit à l'erreur", avertit-il. En filigrane, M. Makri laisse entendre que l'"échec du gouvernement à organiser une session du bac reflète sa mauvaise gouvernance". Il fait le lien notamment avec les récentes mesures annoncées, souvent dans la hâte, lors des rares Conseils des ministres, ou à l'occasion de la tripartie. Des décisions qui ne font, en réalité, que révéler l'étendue de la crise de gouvernance dans notre pays, dira Makri. Il citera notamment l'exemple de la mesure relative à la limitation de l'âge de la retraire (60 ans). Pour M. Makri, à travers l'annonce de cette mesure, le gouvernement n'a fait que confirmer l'échec de sa politique économique. "Il concède ainsi qu'il y a bel et bien crise économique. À travers cette mesure, le gouvernement confirme que le pays va droit vers la faillite !", regrette le chef du MSP. Par ailleurs, le leader du MSP se dit "déçu" des dernières lois organiques dont celles relatives aux élections, annoncées dans le sillage de la révision de la Constitution. "Le nouvel arsenal juridique décidé après la révision de la Constitution nous déçoit et ne répond guère aux attentes des partis politiques (de l'opposition)", a commenté M. Makri. Farid Abdeladim