Tout en reconnaissant la réalité du fait, le directeur des activités commerciales et de la régulation des prix au ministère du Commerce, Abdelaziz Aït Abderahmane, justifie la flambée actuelle des prix des denrées alimentaires par la forte demande exprimée durant le mois de Ramadhan. Pour Abdelaziz Aït Abderrahmane, "il est tout à fait normal" que les tarifs augmentent sous l'effet, argue-t-il, de la forte demande des ménages. Il affirme toutefois que les prix ont commencé à baisser pour retrouver leur niveau habituel dans quelques wilayas. Le directeur central explique également la hausse excessive des prix des fruits par la demande qui caractérise le marché à l'occasion du mois sacré. Il cite l'exemple de la pastèque, cédée à 120 DA le kg, qui a, relève-t-il, connu une baisse en raison du refus des clients de l'acquérir au prix fort. Invité de la radio Chaîne III, M. Aït Abderrahmane souligne que l'importation de quantités d'appoint de viandes rouges à partir de l'Inde, du Brésil, de Nouvelle-Zélande et d'Espagne est une mesure arrêtée pour essayer de contrer toute flambée des prix. L'inexistence de la grande distribution a été, justifie-t-il, à l'origine de la désorganisation du marché. Le manque flagrant d'hypermarchés est dû, d'après lui, aux difficultés de promoteurs à acquérir des terrains d'assiette pour y installer leur activité. Par ailleurs, 33 276 boulangers, 20 167 épiciers et 7 000 détenteurs d'activités diverses ont été "réquisitionnés" pour les jours de la fête de l'Aïd. L'objectif est d'éviter que des commerçants de denrées alimentaires ne cessent leur activité. Plus de 2 314 agents de contrôle ont été également mobilisés pour surveiller ceux parmi ces marchands qui seraient tentés de baisser rideau. Aïd : 33 276 boulangers, 20 167 épiciers et 7 000 détenteurs d'activités diverses "réquisitionnés" La permanence concerne, en premier lieu, les boulangers dont 4 932 seront réquisitionnés, en hausse de 9% par rapport à l'Aïd 2015. Dans l'alimentation générale, les pouvoirs publics ont recensé 20 167 commerçants pour assurer la permanence, soit 28% de plus par rapport à la fête de l'année précédente. En outre, 7 711 commerçants d'activités diverses seront mobilisés (en hausse de 20%). Les unités de production sont, elles aussi, concernées par la permanence. Il s'agit des laiteries, des minoteries et des unités de fabrication des eaux minérales, soit un nombre total de 435 unités. Le même responsable a précisé que la permanence des commerçants va aller au-delà des deux jours de la fête de l'Aïd el-Fitr étant donné que celle-ci coïncidera avec la fête de l'Indépendance, le 5 juillet prochain. L'application de la permanence des commerçants pendant les fêtes légales nationales et religieuses a, faut-il le rappeler, commencé en 2012, à la suite de l'amendement de la loi 04-08 fixant les conditions de l'exercice des activités commerciales, par l'introduction d'une disposition obligeant les commerçants à assurer une permanence durant ces fêtes. Cette loi prévoit aussi des sanctions, des amendes et même des poursuites judiciaires à l'encontre des récalcitrants. B. K.