La ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Imane-Houda Faraoun, a justifié, hier, dans un entretien accordé à l'APS, le verrouillage des réseaux sociaux durant la période allant du 19 au 23 juin, et ce, afin, dit-elle, de "protéger les candidats au baccalauréat contre les tentatives de déstabilisation". La ministre a révélé que ces mesures, par ailleurs prises avec l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications et les opérateurs de télécommunication, visaient à la restriction de l'accès aux principaux réseaux sociaux pendant des horaires limités liés à ces examens et à "protéger les candidats contre les tentatives de déstabilisation via de faux sujets et des rumeurs malveillantes". Se félicitant des résultats immédiats, Mme Faraoun a souligné que cette démarche a "permis l'avortement de tentatives criminelles qui visaient à mettre en péril le devenir des milliers de candidats au baccalauréat". Réagissant aux critiques des usagers de l'internet, la ministre a précisé qu'il ne s'agissait pas de "coupure d'Internet, mais simplement d'une réduction de trafic pendant la première moitié du premier examen afin de déjouer les desseins de certains groupuscules qui activent pour perturber le déroulement des épreuves". Après, justifie-t-elle, "le gouvernement avait toute latitude de prendre des mesures conservatoires pour des situations d'urgence, tant que l'intérêt public l'exige (...) L'Algérie ne fait pas exception, car il y a eu des restrictions de certains réseaux sociaux dans d'autres pays pour diverses raisons, y compris celles liées au baccalauréat". Et d'appeler les Algériens à se solidariser avec les candidats au Bac : "Je suis certaine que les Algériens, connus pour leurs sens de citoyenneté et de responsabilité, qui se révoltent contre la fraude, qui souhaitent voir nos enfants à l'abri de toute surenchère, qui militent pour l'égalité des chances entre candidats, sont satisfaits de ces mesures et acceptent, dans la bonne humeur, d'être privés quelques heures du loisir de surfer sur Facebook ou autre." À la question relative à l'usage du VPN et qui remet en cause le blocage de l'internet, Mme Faraoun a fait savoir que "le blocage des VPN nuirait sérieusement aux échanges Internet non incriminés. Le blocage des VPN, qui sont des réseaux virtuels privés, donc cryptés, se fait moyennant le filtrage de tout le trafic crypté. Nous avons donc préféré surseoir à ce mode de blocage". En revanche, reconnaît-elle, "cette machination qui vise à généraliser l'usage du VPN parmi les jeunes dépasse de loin le stade de simples fraudeurs ordinaires. Des mesures sévères seront prises à l'encontre des fraudeurs utilisant ces techniques, ainsi que les artisans de cette machination". Sans les citer, Mme Faraoun a regretté que des médias aient incité les jeunes à en faire usage au détriment du moral des milliers de candidats au bac et de leurs parents. FARID BELGACEM