Plus de 55% de demandeurs d'emplois ne disposent pas de niveau d'instruction ou ne possèdent pas de formation, a affirmé, hier, à Boumerdès, le directeur général de l'Agence national pour l'emploi (Anem), Mohamed-Tahar Challal. C'est un handicap de taille pour ces jeunes, mais c'est aussi un problème pour les agences qui éprouvent des difficultés à placer ces jeunes au niveau des entreprises qui sont exigeantes pour les formations et les qualifications. "Nous sommes devant un paradoxe, il y a des entreprises qui peinent à trouver des employés qui leur conviennent et, d'autre part, nous avons des jeunes qui éprouvent des difficultés pour trouver des emplois faute de niveau d'instruction ou de formation" a-t-il affirmé. Face à cette situation, l'Anem a pris la décision, récemment, d'orienter ces demandeurs d'emploi aux CFPA notamment ceux âgés de moins de 35 ans pour y subir des formations qualifiantes afin de leur donner plus de chance d'obtenir un emploi. "Il faut savoir, à ce titre, que plus de 35% des demandeurs d'emploi sont des jeunes âgés de moins de 35 ans et c'est pourquoi nous considérons la formation comme la clé de l'emploi", a expliqué M. Mohamed-Tahar Challal. À une question sur le gel des emplois au niveau de la Fonction publique, il dira que cette décision logique n'a aucun impact sur le chômage car ce n'est pas la Fonction publique qui règle le problème du chômage mais ce sont les entreprises économiques. "C'est une erreur de lutter contre le chômage en créant des emplois dans la Fonction publique, cela ne se fait dans aucun pays du monde, la lutte contre le chômage doit se faire dans le secteur économique", a affirmé le DG de l'Anem en appuyant ses propos par le nombre d'offres d'emploi émanant du secteur public qui ne dépasse pas 30%, alors que le secteur économique privé offre plus de 70%. "Il y a des efforts enregistrés dans le secteur économique ces dernières années en matière de création d'emploi rien que pour les cinq premiers mois de l'année 2015 aux cinq premiers de l'année 2016, nous avons enregistré une progression de 23%, c'est vous dire que ce chiffre a été atteint grâce à la croissance enregistrée durant cette période". Ces progrès sont dus, selon le DG de l'Anem, à la dynamique enregistrée chez les opérateurs économiques qui se sont investis ces dernières années à lancer de nombreuses activités au niveau des zones industrielles implantées dans différentes wilayas. Interrogé sur les 800 000 jeunes (DAIP et CTA) qui exercent au titre de ces dispositifs d'emploi, dans le secteur public et privé, qui ne sont pas souscrits au régime de la retraite, bien que certains d'entre eux cumulent plus de six ans de travail, il dira que ces travailleurs qui possèdent un acte d'insertion et non un acte de travail, ne sont pas soumis à la loi 90/11 mais ils sont régis par le décret 08-126 qui ne disposent pas ces jeunes à bénéficier du régime de la retraite, ajoute-il. "Mais c'est un dossier qui sera peut-être examiné à l'avenir", a-t-il ajouté. M. T.