Un jour, la directrice d'une radio me demande de lui fixer des rendez-vous pour enregistrer une série d'émissions à l'occasion du mois béni du Ramadhan. Je lui dis au téléphone : "Inschâ'Allah", si Dieu le veut. "J'espère que ce n'est pas "Inschâ'Allah" de mon petit neveu", me répondit-elle. "Qu'est-ce que tu veux dire par là", lui demandais-je avec étonnement. "Quand il demande à sa maman de faire quelque chose pour lui, et qu'elle lui dit "Inschâ'Allah", pour mon petit neveu cela veut dire non", m'explique-t-elle. L'attitude du petit enfant m'a fait bien rire. Mais ensuite cela m'a fait beaucoup réfléchir car cet enfant a très bien compris le sens que sa maman donnait à l'expression "Inschâ'Allah". Le pire, c'est que bon nombre de musulmans en font exactement la même lecture et interprétation. Souvent, quand ils disent "Inschâ'Allah", il faut comprendre : "Tu peux attendre", "Veux-tu me lâcher?" ou alors "lâche-moi les baskets" ou tout simplement non. En réalité, "Inschâ'Allah", veut dire : je vais agir, mais au-delà de ce que je peux faire, Dieu seul a le pouvoir de faire en sorte que les choses adviennent. Il ne s'agit donc pas d'un message fataliste. Au contraire, quand je dis "Inschâ'Allah" à une personne, je m'engage à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour l'aider et en même temps, je me remets totalement en confiance à Dieu : "Ne dites jamais, à propos d'une chose : "Certes, je ferai cela demain", sans ajouter : "Si Dieu le veut (Inschâ'Allah)" (Coran18/23). Ce n'est forcément pas toujours vrai, mais il arrive que "la vérité sort des bouches des enfants". A. G. Universitaire et recteur de la mosquée de Villeurbanne (France)