L'organisation autoproclamée Etat islamique (Daech) et les autres groupuscules terroristes se réclamant d'Al-Qaïda continuent leur déroute en Libye, où les forces armées régulières et les milices proches des principales forces politiques locales sont sur le point de libérer totalement Benghazi (est) et avancent à pas sûr à Syrte (ouest). Hier, les troupes de l'armée libyenne ont repris le contrôle de nouveaux quartiers à Benghazi, notamment celui de Guenfouda, sous le contrôle de Daech depuis des semaines. Cette victoire intervient après l'élimination d'un important chef de Daech, Ayoub Ettounoussi, qui dirigeait le groupe de Benghazi. L'intensification des raids aériens ont permis à l'armée régulière d'avancer à Benghazi, mais aussi à Syrte, où les combats qui l'opposent à Daech font toujours rage, selon des sources locales. Acculés dans cette ville natale de l'ancien guide libyen Mouammar Kaadhfi, les éléments de l'Etat islamique tentent des contre-offensives qui, jusque-là, n'ont pas pu briser l'étau qui se resserre sur eux de jour en jour. Même si de lourdes pertes humaines ont été enregistrées dans les rangs de l'armée libyennes et des milices proches de Fajr Libya, qui contrôle Tripoli, cela ne les découragent pas de poursuivre leurs opérations qui ont débuté le 12 mai dernier. Samedi soir, les forces dépendantes du gouvernement d'union nationale, dirigé par Fayez As-Serraj, ont repoussé une nouvelle contre-offensive de Daech à Syrte, selon un communiqué militaire. La veille, à l'aube, les pro-GNA ont "repoussé une nouvelle contre-offensive de Daech près de la route côtière au prix de violents combats qui ont contraint les jihadistes à reculer", a indiqué un autre communiqué des forces progouvernementales. Mais selon Fayez As-Serraj, cette guerre contre Daech est loin d'être gagnée. Le groupe terroriste utilise des snipers pour empêcher les forces pro-GNA d'avancer. Il a également recours aux attentats suicides et à la voiture piégée. Hier, M. As-Serraj a déclaré que seule une armée unifiée sera capable de venir à bout de Daech. "Nous sommes convaincus qu'il ne peut y avoir de solution pour venir à bout de cette organisation (l'EI) sinon à travers un commandement militaire unifié qui rassemble les Libyens de toutes les régions du pays", a affirmé Fayez As-Serraj. Mais dans un pays divisé aussi bien sur le plan politique que militaire, avec trois gouvernements, dont deux à Tripoli et un autre à Tobrouk, ainsi que deux Parlements, il sera difficile d'unifier les rangs de l'armée. Livrée à l'anarchie depuis la chute de l'ancien régime fin 2011, la Libye est loin de retrouver un semblant d'unité pour lutter efficacement contre Daech qui en profite pour étendre son influence, menaçant l'avenir de ce pays voisin et la stabilité de toute une région. Lyès Menacer