L'article “Aïn Benian, la commune dans la tourmente” a suscité la réaction de M. Mustapha Bouchami. “Les nommés A. S. et K. H. m'ont rendu visite le 28 juillet 2004 à mon domicile, à l'exception du troisième commanditaire, T. A., qui a préféré rester en contact téléphonique, d'ailleurs enregistré par les services techniques de l'Onrb et ce, pour percevoir un acompte de 20 millions de centimes, somme qui m'a été imposée pour la régularisation administrative de mon dossier de construction par le P/APC de Aïn Benian. Après la démolition de ma bâtisse, le 18 mai 2004, ces mêmes élus sont venus chez-moi pour me proposer un arrangement, à savoir le paiement contre régularisation. À noter que les 6 rencontres ont été enregistrées phonétiquement par un enregistreur numérique que je portais sur moi et vérifiées par les services de l'Onrb, ainsi que par le procureur et le juge d'instruction. Appréhendés, la main dans le sac, les concernés, A. S., K. H. et T. A., ont été immédiatement placés sous mandat de dépôt. Concernant le maire, il a été mis sous contrôle judiciaire pour : avec la complicité de son conjoint, il reconnaît avoir perçu la somme de 30 millions de centimes, fausses déclarations aux différents PV (police, procureur, juge d'instruction), au sujet des démolitions exécutées, le 18 mai 2004. Il présente 3 versions différentes (80, 70, 50 puis 4 ou 5 constructions illicites). Pendant ce temps, l'enquête policière prouve que seule ma construction a été démolie, ce jour-là, sur un total de 1 500 constructions illicites. Mon voisin, qui a le même statut que moi, a été épargné, car il aurait déclaré avoir payé un pot de vin de 200 millions de centimes. Il y a lieu de signaler également que l'ex-wali délégué de Chéraga possède, à son tour, 4 logements à Batna, Biskra et Chéraga, en cours de réalisation, ainsi que 6 lots de terrain, à Ouled Fayet, se trouvant au CC3 (12 lots), initialement prévus pour un espace vert. Il m'avait demandé, par l'intermédiaire de son inspecteur d'urbanisme en compagnie de son chef de sécurité, la somme de 400 millions de centimes. Eu égard à ce qui précède, je conteste énergiquement le verdict rendu à l'encontre des mis en cause, à savoir 6 mois de prison ferme pour 2 élus, aujourd'hui libérés, tandis que les autres, mis sous contrôle judiciaire, ont bénéficié d'un non-lieu. Le procureur avait requis 5 ans de prison ferme pour les premiers et 4 ans pour le groupe mis sous contrôle judiciaire. Une première dans les annales de la justice algérienne. De quelle justice s'agit-il ? Les efforts déployés par l'Onrb, le constat du procureur et du juge d'instruction, ainsi que l'enquête policière se sont avérés vains. Au moment où le président de la République fait de la corruption un sujet brûlant contre lequel il a déclaré la guerre, je ne peux qu'exprimer ma profonde déception face à l'indulgence de la justice. M. MUSTAPHA BOUCHAMI