Les chutes de grêle ont causé des pertes évaluées à près de 230 millions de dinars dans plusieurs wilayas, notamment celles de l'est du pays. Le directeur général de la Caisse nationale de mutualité agricole (Cnma), Cherif Benhabyles, indique qu'au sein de quelques wilayas, il a été recensé plusieurs sinistres en milieu agricole, affectant particulièrement les zones plantées en céréales. En réponse aux demandes de dédommagement formulées par des agriculteurs, dont les superficies ont été détruites, la Cnma a commencé à indemniser ceux parmi eux qui en ont été affectés. Il précise que des dossiers des sinistres sont en train d'être finalisés et que des agriculteurs ont déjà commencé à percevoir leurs indemnisations. Par ailleurs, près d'un million d'hectares semés en céréales pour la campagne 2016 ont été perdus suite au déficit hydrique enregistré durant l'hiver dernier, a souligné le directeur général de l'Institut technique des grandes cultures, Omar Zaghouane. "Ce stress hydrique a fait que plus d'un tiers de la superficie ensemencée se trouve sinistré et perdu. Donc la production qui sera récoltée représente les deux tiers de la superficie semée, laquelle est estimée à 3,3 millions hectares", explique le DG. À cela, il y a lieu d'ajouter aussi les gelées estimées en dessous de 0°, observées début mai à Tiaret, Tissemsilt et Chlef qui ont accru les superficies sinistrées puisque les plantes ont été complètement éclatées. Le volume de la récolte céréalière, dont la campagne de moisson se terminera à la fin août prochain, ne sera pas, par conséquent, très différent de celui de l'année 2015 qui avait enregistré une production de 40 millions de quintaux (qx). À propos de la situation de sécheresse qui a affecté plusieurs zones céréalières, M. Benhabyles affirme qu'elle a donné lieu à un travail minutieux de la part de la CNMA qui se propose, à l'avenir, de mettre sur le marché un produit "assurance sécheresse". Pour pouvoir proposer des dédommagements au secteur céréalier affecté, il faudrait, précise-t-il, que l'ensemble des acteurs de la filière et les pouvoirs publics apportent leur contribution, "la CNMA n'étant pas en mesure de pouvoir supporter" le poids financier induit par les pertes lesquelles, dit-il, "peuvent se chiffrer à des milliards de dinars". La sècheresse, qui a sévi ces trois dernières années, s'est répercutée négativement sur la récolte céréalière du fait de sa forte dépendance des pluies. Néanmoins, les précipitations de février dernier ont permis aux cultures de reprendre et de sauver quelque peu la campagne. Les agriculteurs ont continué à y croire, dont certains avaient même semé une deuxième fois en janvier après l'ensemencement de novembre. La superficie équipée en système d'irrigation d'appoint est estimée actuellement à 240 000 ha environ alors que l'objectif est d'arriver à 600 000 ha dans la filière céréales sur les trois prochaines années. Sur un autre registre, à l'occasion de la célébration de la fête religieuse de l'Aïd El-Fitr, qui coïncidera cette année avec la Fête d'Indépendance et de la jeunesse, et qui sera suivie du week-end, le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, à travers ses structures sous tutelle, a pris toutes des dispositions nécessaires pour assurer la disponibilité et l'approvisionnement du marché en produits agricoles et alimentaires de large consommation durant cette période. L'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a prévu une permanence pour assurer la continuité de ses activités et a instruit les organismes stockeurs pour rester ouvert le 2e jour de l'Aïd à l'effet d'approvisionner les transformateurs en leur quota journalier. De son côté, l'Office national Interprofessionnel du lait et produits laitiers (Onil) s'est préparé pour pallier à toute perturbation éventuelle en lait en sachet de 25 DA en assurant un approvisionnement régulier des laiteries publiques et privées en matières premières en quantités suffisantes. B. K.