Le représentant de cette institution financière internationale va séjourner en Algérie afin d'actualiser les données sur l'économie algérienne. Le directeur adjoint du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, Adnan Mazarei, effectue une visite en Algérie de deux jours depuis dimanche, a rapporté, hier, l'APS, qui cite cette institution financière. M. Mazarei devait rencontrer les responsables du ministère des Finances et de la Banque d'Algérie. Le représentant du FMI accompagne un staff de cette institution financière internationale qui va séjourner en Algérie pour une semaine afin d'actualiser les données du FMI sur l'économie algérienne. Dans son rapport publié en mai 2016 dans le cadre des consultations de 2016 au titre de l'article IV avec l'Algérie, le FMI a indiqué que la chute des cours du pétrole a rendu d'autant plus urgente la refonte du modèle de croissance algérien. Jusqu'à présent, le choc des cours du pétrole n'a eu qu'un effet limité sur la croissance économique, mais les soldes budgétaire et extérieur se sont considérablement détériorés. Le déficit budgétaire global a atteint le niveau sans précédent de 16,4% du PIB. Le déficit a été principalement financé par des tirages sur le Fonds de régulation des recettes budgétaires (FRR) dont le montant a baissé à 12,3% du PIB, contre 25,6% en 2014. Les investissements directs étrangers bruts sont restés faibles, à 1% du PIB. Les réserves, tout en restant élevées, ont diminué de 35 milliards de dollars, pour s'établir à 143 milliards de dollars, après avoir culminé à 192 milliards de dollars en 2013. Les liquidités du système bancaire ont accusé une forte contraction en raison de l'impact du repli des cours du pétrole sur les dépôts bancaires et de la rapide croissance du crédit au secteur public (qui a, en partie, servi à financer les importations). Le FMI estime qu'à moyen terme, les perspectives macroéconomiques de l'Algérie dépendront de l'ampleur et du rythme du rééquilibrage budgétaire, de l'ampleur des réformes structurelles et de l'opportunité des autres politiques. Les services du FMI ont élaboré trois scénarios pour illustrer les effets que pourraient avoir différentes ripostes et pour mettre en lumière les différentes combinaisons de facteurs à l'œuvre. Le premier scénario de référence représente l'effort minimum nécessaire pour préserver la stabilité macroéconomique à moyen terme. Il prévoit un ajustement budgétaire graduel après 2016, des réformes structurelles et une dépréciation additionnelle du taux de change réel. Dans ce scénario, le déficit hors hydrocarbures devrait descendre à 22,3% du PIB hors hydrocarbures en 2021. La croissance hors hydrocarbures ralentit initialement sous l'effet du rééquilibrage budgétaire, mais elle finit par s'accélérer à mesure que les réformes structurelles portent leurs fruits. La dette augmente rapidement en raison des importants besoins de financement et du solde résiduel limité de l'épargne du Fonds de régulation des recettes (FRR). Le déficit des transactions courantes diminue avec la reprise des cours du pétrole et le rééquilibrage budgétaire atténue la demande d'importations. Les réserves internationales poursuivent leur repli mais se maintiennent à un niveau confortable. Le deuxième scénario de réforme plus ambitieux réduirait davantage les vulnérabilités budgétaires et extérieures et augmenterait le potentiel de croissance. Ce scénario prévoit un rééquilibrage budgétaire plus marqué en agissant davantage pour maîtriser la masse salariale, une efficience accrue de l'investissement public, une réforme approfondie des subventions, l'exécution d'une masse plus importante de réformes structurelles et une dépréciation plus marquée du taux de change réel. Ce train de mesures plus vigoureux aboutit à une moindre accumulation de dette, à une augmentation des réserves et, au final, à une croissance plus dynamique. En revanche, dans un scénario illustratif sans changement de politique, les situations budgétaire et extérieure se détérioreraient rapidement. Un volume considérable d'emprunts publics aboutirait à une augmentation rapide des niveaux d'endettement et à une éviction de l'investissement privé, ce qui contribuerait à un ralentissement de la croissance hors hydrocarbures et au maintien d'un chômage élevé. Meziane Rabhi