Le juge instructeur a réglé, hier, en fin d'après-midi, le dossier d'instruction dans l'affaire KBC et a ordonné son renvoi devant le tribunal correctionnel, a-t-on appris auprès de Me Sadat. La même avocate a souligné que la date de l'audience, qui devra être fixée par le parquet, n'est pas connue encore. Les trois prévenus dans cette affaire sont en détention préventive à la prison d'El-Harrach. Les avocats de la défense ont introduit une demande de mise en liberté provisoire auprès de la chambre d'accusation. Celle-ci devra rendre sa décision demain mercredi. Le directeur de KBC et Ness-Prod, Mehdi Benaïssa, son directeur de production, Ryad Hartouf, et Mme Nora Nedjaï, sous-directrice au département de la culture sont accusés de "fausses déclarations" et d'"abus de fonction. Par ailleurs, le verdict de l'affaire de la cession des actions du groupe de presse El Khabar au profit de Ness-Prod, filiale du groupe agro-industriel Cevital, est attendu pour demain. Il faut rappeler que le jugement rendu dans le cadre de la plainte en référé a statué sur le gel de la transaction. Idem pour les effets de l'acte d'acquisition qui seront, eux aussi, gelés, et ce, de manière provisoire. Il s'agit donc d'un verdict conservatoire et non définitif, et ce n'est que demain que la justice tranchera l'affaire dans le fond. Si l'institution judiciaire avait fait en sorte que l'affaire soit traitée avant les vacances estivales, il n'en demeure pas moins que la justice procédera au traitement de l'affaire sans la défense qui sera absente le jour du jugement. Le collectif des avocats de la défense a décidé, en effet, le 22 juin écoulé, de se retirer afin de dénoncer, avaient déclaré les membres de ce collectif, "une parodie de justice", "le parti-pris de la justice", mais aussi "une justice aux ordres". Le verdict de ces deux affaires intervient à un moment où le pouvoir semble se défaire de sa stratégie de tout museler, y compris par le recours à l'instrumentalisation de la justice pour valider des procès politiques. La libération du général Benhadid et du directeur d'El Watan TV peut-elle être interprétée comme le signe que le pouvoir a pris conscience de ses propres excès et de la nécessité de mettre un terme à sa politique restrictive et répressive contre les médias et les libertés ? Mohamed Mouloudj