Les réformes seront graduelles et s'étaleront jusqu'à 2020, alors que l'évaluation continue peut être introduite dès l'année prochaine pour les classes terminales. La refonte de l'examen du baccalauréat fait l'unanimité des intervenants du secteur de l'éducation, entre pédagogues, enseignants et partenaires sociaux. Mais, ces derniers sont loin de s'entendre sur le contenu de cette réforme, notamment au sujet de la réduction du nombre de jours dédiés à cet examen, la prise en compte des évaluations continues. Alors que certains proposent la réduction du nombre de jours à trois pour les matières essentielles, d'autres estiment nécessaire le maintien de l'examen tel quel en amendant uniquement la programmation. Ainsi, lors d'un atelier national sur la refonte du baccalauréat, tenu jeudi à Alger, le recteur de l'université de Boumerdès, Abdelhakim Bentellis, a proposé la réduction des épreuves à moins de cinq jours pour atténuer la pression psychologique que subissent les candidats et leur famille de l'organisation des examens des matières littéraires durant la deuxième année secondaire ou l'examen oral pour certaines matières, notamment littéraires. Mais, cette proposition, qui sous-tend l'élagage de certaines matières non essentielles, est loin de récolter le soutien de toute la famille de l'éducation. En témoigne la mise en garde de certains syndicats contre toute atteinte aux matières en relation avec l'identité nationale. D'autres pédagogues et universitaires, quant à eux, estiment nécessaire l'introduction d'une épreuve de langue française ou anglaise, à l'organisation d'une session en deuxième année secondaire et d'une autre en classe de terminale. Et hormis la nécessité de revoir le contenu des programmes du baccalauréat, soulignée par l'inspecteur général du ministère de l'Education nationale, Nedjadi Messeguem, la tutelle a dégagé six propositions, allant de la reforme graduelle du baccalauréat et l'introduction de l'évaluation continue à la réduction de la durée de l'examen. Selon le conseiller au ministère de l'Education nationale, Mohamed Chaïb Draâ Tani, les réformes seront graduelles et s'étaleront jusqu'en 2020, ajoutant que l'évaluation continue peut être introduite dès l'année prochaine pour les classes de terminale. Il a indiqué, dans ce contexte, que la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, annoncera prochainement toutes les propositions et changements relatifs à cet examen. La refonte du baccalauréat inclura "la révision de l'organisation, du fonctionnement et des prérogatives de l'Office national des examens et des concours (Onec), étant un organe technique et exécutif chargé de l'organisation de cet examen, pour devenir "une véritable institution capable de préparer le baccalauréat", a affirmé, pour sa part, le secrétaire général du ministère de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed. Cela étant, le dossier de réforme du baccalauréat, qui est en phase d'examen, sera soumis à d'autres parties qui prendront "des décisions souveraines", notamment le gouvernement et le Conseil des ministres. Trois ateliers ont été installés depuis une année, au ministère de l'Education, en vue de procéder à la refonte de cet examen. Le premier sur "la refonte du baccalauréat", le deuxième sur "la conception et l'élaboration des sujets" et le troisième sur "l'évaluation continue et autres innovations". A. R.