Les fédérations UGTA, confrontées à la difficulté de trancher, ont proposé une autre alternative, celle qui consiste en la suppression de la retraite proportionnelle tout en préservant la retraite sans condition d'âge. Invitées à transmettre les fiches techniques et les postes de travail concernés par la pénibilité et dont les titulaires pourraient continuer à ouvrir droit au départ à la retraite sans condition d'âge, les fédérations nationales UGTA, qui ont exprimé déjà leur désaccord avec la direction nationale de la Centrale syndicale quant à la suppression de la retraite anticipée, peinent à établir l'inventaire des catégories professionnelles pouvant prétendre à faire exception à la décision de la dernière tripartite de supprimer la retraite anticipée. Selon nos sources, les responsables des fédérations ont été embarrassés par la directive de la Centrale syndicale qui leur demande de fournir la liste des postes susceptibles de bénéficier de la retraite sans condition d'âge. "Une mission qui risque de créer des tensions au sein des lieux de travail et des entreprises d'autant plus que cette responsabilité relève beaucoup plus des responsables des entreprises que des syndicats", affirme un syndicaliste de Boumerdès. Hormis des travailleurs qui exercent au sud du pays où la plupart vont certainement bénéficier de cet avantage, les autres secteurs risquent de connaître des tensions lors de l'élaboration de la liste des postes de travail. C'est pour cette raison d'ailleurs que les fédérations UGTA appréhendant ce risque ont proposé une autre alternative, celle qui consiste à la suppression de la retraite proportionnelle tout en préservant la retraite sans condition d'âge. La proposition des fédérations risque de ne pas être acceptée par le gouvernement qui maintient sa décision de supprimer dans son intégralité l'ordonnance 97-13 du 31 mai 1997 instituant le départ à la retraite proportionnelle et la retraite sans limite d'âge. Selon nos informations, le département du ministère de Travail ne veut pas aller au-delà de 10% des postes de travail concernés par la pénibilité. De leur côté les 16 syndicats autonomes ne lâchent pas prise, ils menacent de durcir leur position lors de la prochaine rentrée sociale si le gouvernement maintient sa décision d'annuler la retraite sans condition d'âge. Des fédérations de l'UGTA risquent de ne pas suivre l'avis de leur direction, à l'exemple de la Fédération des pétroliers (FNTPGC) qui s'est déjà exprimée par communiqué exigeant "officiellement et solennellement le gel de cette décision". Ce sont les énormes pressions des travailleurs de Hassi R'mel et Hassi Messaoud qui ont poussé cette fédération à prendre cette position. Ainsi l'idée de prendre en compte le degré de pénibilité lors des calculs du départ à la retraite ne fait pas l'unanimité ni au sein de l'UGTA ni au sein des syndicats autonomes. De son côté, le Premier ministre Abdelmalek Sellal ne cesse de tirer la sonnette d'alarme, en alertant sur les risques importants qui pèsent sur l'avenir de la Caisse nationale de la retraite au cas où la proposition de la tripartite tarderait à être adoptée. M. T.