Le 9e Festival international d'Oran du film arabe (Fiofa), qui se tient jusqu'au 27 juillet prochain, va offrir au public différents regards sur l'état du monde arabe. Depuis sa création, le Fiofa ne s'est pas construit une réputation d'un festival "engagé", même si les films qui y sont sélectionnés et projetés peuvent parfois apporter une lecture et une vision sur les tourments et les enjeux sociopolitiques actuels dans les pays arabes et du Maghreb. Et dans ce contexte, la situation terrible de la Syrie apparaîtra au travers de deux longs métrages, en sélection officielle, des réalisateurs Joud Saïd et de sa compatriote Najdat Anzour. Ces habitués du Fiofa présenteront leurs dernières œuvres, qui ont déjà suscité des débats depuis leurs sorties officielles. Pour le long métrage de Joud Saïd, Bi inthidhar al kharif (en attendant l'automne), c'est l'humour qui est employé pour évoquer une Syrie plongée dans le chaos. Tiré de faits réels, le film évoque la vie de villageois attendant le match de leur équipe féminine de volley-ball qui rêve de remporter la Coupe de la République. Alors qu'en parallèle, la journaliste Hala Abdelkrim est préoccupée par le kidnapping de son époux, le réalisateur Mohcen, par un groupe de rebelles. Quant à Nadjat Anzour, son long métrage Fania wa tabadad, est plus noir, plus violent puisqu'il plonge les spectateurs dans l'univers "de l'Etat islamique et ses pratiques dans les régions dont il a pris le contrôle". Un film qui a suscité, lors de sa sortie, de vives polémiques et débats politiques. Tourné dans un décor réel, dans la ville de Daria en ruine, après sa reprise par l'armée syrienne, le film montre crûment la violence, les atrocités, les viols et exécutions sommaires perpétrés par ces terroristes. Ces deux œuvres en course pour le Wihr d'Or sont à découvrir sans a priori... D. LOUKIL