Le Brent s'est établi à 45 dollars le baril en moyenne au 2e trimestre 2016 en progression de 34% par rapport au trimestre précédent où le prix moyen du baril se situait autour des 34 dollars. La moyenne sur 6 mois atteint 39 dollars le baril contre 52 dollars en 2015. En supposant un prix compris entre 40 et 60 dollars le baril en fin d'année, la moyenne 2016 se situerait entre 40 et un peu moins de 50 dollars le baril. C'est du moins ce que prévoit l'institut français IFP énergies nouvelles (Ifpen). "La hausse du prix du pétrole au 2e trimestre a été favorisée par une vision économique moins pessimiste, par le recul du dollar de janvier à fin avril ainsi que par les baisses de production dans différents pays. C'est le cas aux Etats-Unis (recul de l'activité liée aux huiles de schiste), au Canada (feu en Alberta) et au Nigeria", explique l'IFP énergies nouvelles. Dans ce contexte, indique l'institut français, l'absence de décision au cours de la réunion Opep - Non-Opep du 17 avril à Doha ou à celle de l'Opep du 2 juin n'a pas eu de conséquence sur le marché. Pour l'IFP Energies, les évolutions du 1er semestre laissent entrevoir les facteurs économique, financier, monétaire et géopolitique susceptibles d'impacter le prix du pétrole au cours des prochains mois. Le Brexit, affirme l'institut français, "ajoute une nouvelle incertitude en complément de celles portant en particulier sur le secteur financier en Chine (rapport FMI du 14 juin) ou sur la croissance mondiale (rapport OCDE du 10 juin). Il fait peser des risques sur la croissance du Royaume-Uni mais aussi sur celle de l'Europe ou des Etats-Unis". Concernant plus directement le marché pétrolier, les incertitudes portent en particulier sur la stabilité de certains pays producteurs, les effets du recul des investissements en exploration/production, le potentiel et la stratégie de l'Opep ainsi que sur le niveau de la production américaine. "Si l'on s'en tient aux tendances actuelles en termes de demande pétrolière mondiale et d'offre, le bilan fait apparaître un déficit croissant à partir de 2017. Ces perspectives tiennent compte du recul des investissements en exploration/production estimé aujourd'hui autour de 15 à 20% en 2016. Ces baisses affectent les projets les plus capitalistiques, en particulier ceux de l'offshore profond ainsi que ceux concernant les huiles lourdes du Canada", prévoit IFP énergies. "En supposant la stabilité de la production de l'Opep au niveau actuel (32,7 Mb/j), le déficit global atteindrait 0,7 Mb/j en 2017 et se renforcerait au cours du temps", indique l'institut français, évoquant "un potentiel de hausse de la production, a priori, limité pour l'Opep à court terme". Concernant le niveau futur de la production des Etats-Unis, IFP énergies nouvelles estime qu'il "reste relativement difficile à anticiper". Le scénario privilégié, aujourd'hui, par l'Ifpen met en évidence une baisse de l'ordre de 1 Mb/j en 2016 pour les huiles de schiste, suivie d'une stabilisation en 2017, puis une reprise marquée les deux années suivantes (+ 0,6 à 0,7 Mb/j par an). Selon l'Ifpen, après la période d'ajustement, une nouvelle phase s'ouvre pour le marché pétrolier. Les marchés à terme tablent sur des prix du Brent à 45 dollars le baril en 2016 et de 52 à 54 dollars le baril en 2017. M. R.