Les résidents du quartier dit Quatre-Chemins à Béjaïa ont procédé, hier matin, à la fermeture du carrefour pour exiger des autorités locales le rapatriement des migrants subsahariens ou, à défaut, leur regroupement dans des camps de réfugiés. Ces derniers qui ont élu domicile sous l'échangeur des Quatre-Chemins semblent, selon les résidents, créer une situation de promiscuité et d'insalubrité "déconcertante". Il aura fallu l'intervention des services de la police pour rassurer les manifestants que leurs doléances seront satisfaites au plus tard ce jeudi par le rapatriement de ces migrants subsahariens pour que les manifestants libèrent les lieux. Il y a lieu de rappeler qu'à Béjaïa, ces migrants subsahariens ont été transférés, par trois fois, à Tamanrasset avant d'être rapatriés chez eux. La première fois, ils ont été placés dans un camp de toile à Saket, sur la côte ouest de la commune de Béjaïa, avant que ces derniers fassent une escapade vers l'est du pays. Puis, on a assisté à leur retour progressif. Les autorités sont revenues à la charge pour procéder carrément à leur transfert dans les camps de réfugiés de Tamanrasset. C'était sans compter sur "l'obstination" de ces migrants subsahariens, qui ont fui la guerre et la famine dans leur pays, et qui sont revenus depuis quelques mois à Béjaïa. Il y a lieu de souligner que plusieurs rassemblements, initiés par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme, ont été organisés à Béjaïa pour exiger des pouvoirs publics la prise en charge de ces migrants en tant que réfugiés de guerre. Il faut dire que les autorités locales ont fait du mieux qu'elles pouvaient. Une question se pose alors. Y a-t-il un réseau transnational de passeurs qui assure le passage de ces migrants subsaharien du Mali et du Niger vers notre pays ? L. OUBIRA