C'est un Farouk El-Fichaoui détendu et abordable qui est apparu à la conférence de presse donnée lundi après-midi, et durant laquelle bien des questions dépassant le cadre du cinéma ont été abordées. Comme cette 9e édition du FIOFA est marquée par des œuvres traitant des thématiques sur les guerres et le terrorisme dans les pays arabes, cet aspect du festival a fait réagir la vedette égyptienne. Concernant la situation prévalant dans son pays depuis la révolution, El-Fichaoui a indiqué : "Il faut beaucoup de temps pour traiter de la révolution dans le cinéma. La révolution a eu lieu seulement entre le 25 et 28 janvier 2011". L'acteur estimera que les trois objectifs de la révolution en Egypte, étaient "la dignité, la liberté et la justice sociale". Toujours sur le plan politique, El-Fichaoui fera part de son souhait de voir dans l'avenir l'arrivée d'un président civil disant assumer ses convictions. Quant à l'apparition d'œuvres issues de plusieurs pays arabes et traitant du terrorisme, l'acteur a souligné "qu'auparavant nous parlions d'extrémistes, mais c'est l'Occident qui a imposé ce vocable de terrorisme, et nous en toute innocence nous l'avons adopté alors que nous n'avions que des extrémistes musulmans". Interrogé sur le rôle qu'il aurait aimé interpréter, F. El-Fichaoui lâchera avec force : "J'ai encore le rêve de jouer le rôle d'Hilarion Capucci, chrétien de Syrie, qui a toujours défendu la cause palestinienne. Il avait dit que le terrorisme n'est pas qu'islamique, il a plusieurs visages". Il évoquera durant de longues minutes, le parcours de Hilarion Capucci, archevêque et ambassadeur du Vatican à El Qods, emprisonné pendant des années par l'Etat israélien. Sur cette évocation et son rêve inachevé, l'orateur enchaînera sur la situation des Palestiniens et les violences qui leur sont faites, ne cachant pas son antisionisme et de conclure sur ce sujet : "C'est un devoir d'être aux côtés de la cause palestinienne que l'on soit musulman, chrétien ou autre". D'autres sujets seront encore abordés par l'acteur à la filmographie importante, comme la perte de vitesse du cinéma égyptien qui, ces quarante dernières années, a connu des hauts et des bas. Quant à la nouvelle génération de réalisateurs égyptiens, il a indiqué que "l'espoir réside en eux, ils sont sérieux et respectables, chacun avec sa propre personnalité". D. LOUKIL