"Au lieu de prendre acte des limites des stratégies des passages en force, le pouvoir s'enfonce dans la production de lois anticonstitutionnelles sur lesquelles aucune des formations siégeant au Parlement n'a estimé devoir saisir le Conseil constitutionnel", a dénoncé le RCD. Le secrétariat national du Rassemblement pour la culture et la démocratie s'est réuni vendredi, à Alger, en session mensuelle, pour évaluer les activités de ses membres et examiner la situation générale du pays. Dans un communiqué rendu public hier, le SN du RCD constate que "la restriction dramatique des rentrées financières du pays n'a pas suscité le choc attendu pour engager les réformes structurelles qui s'imposent afin d'envisager un débat prenant acte de l'inéluctable fin de la gestion rentière". Pour l'instance exécutive du RCD, "le gouvernement s'occupe à faire supporter l'austérité aux larges couches de la population et ne s'embarrasse d'aucun scrupule pour annuler des projets socioéconomiques programmés", mais aussi que "l'absence de cap et l'incohérence des quelques mesures annoncées, baisse des importations, dévaluation, emprunt obligataire, gel des recrutements, hésitations sur les retraites, entre autres, obscurcissent encore plus une visibilité déjà malmenée par les interventions autoritaires récurrentes dans la sphère économique". Le secrétariat national du RCD a souligné, dans le même registre, "l'impunité, voire la protection, dont bénéficient les auteurs de corruption et de détournements faramineux de l'argent public, frappe de suspicion l'ensemble de l'Exécutif". Cela avant qu'il ne relève, au plan politique, que "l'offensive contre les quelques espaces de liberté, encore épargnés par près d'une vingtaine d'années de régression, prépare un nouveau viol de la souveraineté du peuple et vise à entériner, encore une fois, une succession décidée dans et par un système clanique". Ce pour quoi le SN du parti alerte sur "les dangers que fait peser sur le pays une politique qui consiste à prioriser la survie du régime au détriment de l'amorce d'une transition qui consacre les libertés et l'indépendance de la justice et donne la parole au peuple algérien pour doter l'Etat d'institutions légitimes et crédibles". Il fait d'ailleurs remarquer qu'"au lieu de prendre acte des limites des stratégies des passages en force, le pouvoir s'enfonce dans la production de lois anticonstitutionnelles sur lesquelles aucune des formations siégeant au Parlement n'a estimé devoir saisir le Conseil constitutionnel". Le RCD rappelle, dans ce sens, qu'il "ne ménage aucun effort pour réunir le plus grand nombre d'acteurs politiques, syndicaux et de la société civile afin d'imposer un rapport de force qui enclenche une dynamique alternative à une crise politique qui menace les fondements de la nation". De même qu'il se félicite de "la disponibilité affichée des partis de l'opposition, regroupés dans l'Instance de coordination et de suivi de l'opposition (Icso), pour débattre et rechercher des voies consensuelles de sortie du statu quo actuel" et qu'il estime comme étant "un acquis du peuple algérien qu'il est important de consolider". Enfin, le conseil national du RCD souligne que "la concertation qui s'est dégagée lors de la réunion du 27 juillet dernier en vue de définir une action commune à la rentrée sociale contribue à donner un contenu concret à une demande de changement attendu par l'immense majorité de notre peuple". Il précise que "ce consensus dénote qu'un projet pacifique à même de dépasser la violence et le chaos programmés est encore possible et appelle chacun à davantage d'engagement et de vigilance". Mehdi Mehenni