"Cette vacance du pouvoir qui s'exprime par le feuilleton des hospitalisations à répétition du chef de l'Etat doit connaître son épilogue." L'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (Icso), regroupant une trentaine de partis et de personnalités, vient d'ajouter un cran à son opposition à Bouteflika. À l'issue de sa réunion tenue hier au siège du Mouvement pour la société de la paix (MSP) et qui a été marquée par la présence de l'ancien chef de gouvernement Sid-Ahmed Ghozali et du président de l'Union démocratique et sociale (UDS), Karim Tabbou, l'opposition a exigé "l'organisation d'une élection présidentielle anticipée". "L'Instance de concertation et de suivi appelle à la mise en place d'une commission indépendante et pérenne chargée de l'organisation des élections, la tenue d'élection présidentielle anticipée, l'adoption d'une Constitution consensuelle après la présidentielle et l'engagement d'un nouveau processus électoral", lit-on dans le communiqué sanctionnant les travaux de cette Instance. "L'Algérie connaît aujourd'hui une crise de gouvernance. La situation politique du pays est dangereuse et lourde de conséquences à cause de la paralysie que connaissent les institutions du pays par la faute d'un régime illégitime dont la vacance du poste de président est l'une des manifestations les plus criantes", s'alarme-t-elle. "L'économie du pays est fortement fragilisée par le pouvoir qui a échoué à réaliser le développement économique, ne comptant que sur la rente pétrolière (...) qu'il distribue de façon populiste pour s'acheter une paix sociale au mépris de tout sens patriotique et de tout esprit de responsabilité", assène-t-elle encore. Dans un point de presse improvisé, le président du MSP, Abderrezak Makri, a estimé que "cette vacance du pouvoir qui s'exprime par le feuilleton des hospitalisations à répétition du chef de l'Etat doit connaître son épilogue". "Nous nous sommes mis d'accord sur la nécessité d'organiser une élection présidentielle anticipée précédée par l'installation d'une commission électorale indépendante", a-t-il affirmé. Interrogé sur l'absence de l'ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, aux réunions de l'Icso, le président du MSP a assuré : "Nous n'avons pas dit que M. Hamrouche s'était retiré. Il a déjà déclaré qu'il soutenait notre initiative et son absence est due à des raisons personnelles." Autre décision importante prise hier par l'Icso : le rejet officiel de l'initiative du Front des forces socialistes lancée il y a moins d'un mois et visant à organiser une conférence nationale du consensus. "L'Icso exprime son attachement à la plateforme de Mazafran et entend engager un travail explicatif auprès des citoyens et réaliser un consensus autour d'elle. Jusqu'à aujourd'hui, la scène politique n'a pas connu une initiative avec autant de succès que celle de l'opposition qui a pu réaliser son unité et proposer un projet complet pour assurer les libertés et la transition démocratique négociée et qui a été soumis à l'opinion publique, la classe politique et le pouvoir. Aussi, elle n'est concernée par aucune autre initiative", a clairement signifié l'Icso dans son communiqué. Cela dit, cette instance assure laisser les portes ouvertes à tout acteur voulant rejoindre ses rangs. "L'instance souligne sa détermination à poursuivre le dialogue avec toutes les forces politiques, les personnalités nationales et la société civile. Elle compte aussi lancer des activités de sensibilisation auprès du peuple algérien dans le but de réunir les conditions d'une transition démocratique consensuelle et graduelle", est-il souligné dans le communiqué. A C