Quelques mois après son inauguration, en grande pompe, le centre d'imagerie médicale du centre hospitalo-universitaire (CHU) Khellil-Amrane de Béjaïa, n'a de cesse de faire parler de lui. Au-delà du manque flagrant de médecins radiologues, dont se plaignent les pouvoirs publics, un nouveau scandale lié à la défaillance du système de radioprotection au service de radiologie (scanner), vient d'éclater. En effet, à l'issue d'une opération de contrôle effectuée récemment par une équipe de spécialistes au centre d'imagerie médicale, une nouvelle structure fraîchement ouverte au CHU Khelil-Amrane, il s'est avéré que la porte communicante entre la salle des examens radiologiques et le pupitre de commande, n'est pas blindée ! Autrement dit, le système de plombage des murs et des portes, qui reste une mesure préventive des risques des rayons X, est complètement défaillant. Ce qui constitue un danger permanent pour le personnel médical et paramédical exerçant au sein du service scanner dont les examens reposent sur les rayons X. Un tel constat, pour le moins alarmant, n'a pas laissé indifférents les opérateurs de ces équipements de radiologie qui ont aussitôt décidé d'observer un débrayage en signe de protestation contre la dégradation de leurs conditions de travail. À commencer par le seul et unique médecin radiologue dont dispose le CHU, lequel a fini par jeter l'éponge. Il sera ensuite suivi par les autres manipulateurs des appareils radiologiques qui refusent de continuer à exercer dans des conditions jugées dangereuses pour leur santé. "Outre ce problème du non-respect des normes de sécurité et de radioprotection qui se pose avec acuité, nous sommes parfois appelés à faire des examens radiologiques qui nécessitent l'injection dans le corps du patient d'un produit de contraste au préalable. Un acte relevant normalement de la compétence d'un médecin radiologue. Mais des fois, en l'absence de ce dernier, nous prenons le risque de faire un geste humanitaire dans le souci d'atténuer la souffrance des malades", nous a confié, sous le couvert de l'anonymat, un opérateur de radios rencontré à l'entrée du centre de l'imagerie médicale. Selon notre interlocuteur, le constat est beaucoup plus dramatique pour les patients nécessitant des examens en IRM. "Alors que certains d'entre eux attendent des rendez-vous lointains, d'autres se trouvent livrés à eux-mêmes. Le comble est que cela fait plusieurs semaines que des examens IRM attendent leur interprétation par le médecin radiologue. Voilà le sort réservé aux malades de Béjaïa", a-t-il déploré. Il est à signaler que le CIM de Béjaïa est quasiment paralysé depuis deux semaines, au grand dam des patients qui se voient orientés vers les radiologues privés. À quoi sert donc d'ouvrir un centre d'imagerie médicale et d'acquérir des équipements sophistiqués, de dernière génération, si on n'arrive même pas à l'exploiter ? Notons que nos tentatives de joindre, hier, le DG du CHU de Béjaïa, le Pr Abdelmalek Danoune, sont restées vaines. KAMAL OUHNIA