Dans la région reculée de Tizi Gheniff, comme frappée de sécheresse, les villageois n'ont d'autre choix que d'avoir recours à l'eau de source. En effet, dès le matin, les nombreuses sources de la région sont prises d'assaut par les habitants de presque tous les villages environnants qui sont souvent privés d'eau en période estivale. On citera les sources de Thala Yaâla, Thala n'Cheikh, Thala n'Tqidhohount, Thala Mimoum, Maâfa, ainsi que le forage de Bouhadj et bien d'autres secondaires. Même si les services de l'ADE rassurent les consommateurs que l'eau du robinet ne souffre d'aucune anomalie parce qu'elle est traitée selon les critères exigés en la matière, il n'en demeure pas moins qu'ils sont nombreux les citoyens qui ne la consomment pas depuis de longues années du fait qu'ils estiment qu'elle a un arrière-goût désagréable. "Durant toute l'année, nous achetons de l'eau minérale pour préserver notre santé, mais avec tous ces moments de grosse canicule, la consommation d'eau est considérable, et cela engendre de grosses dépenses auxquelles nous ne pouvons pas faire face, et c'est ce qui fait qu'on se rabat inévitablement sur l'eau de source", nous dira un père de famille accosté devant la fontaine de Maâfa. Nos différents interlocuteurs rencontrés ensuite devant ces sources trouvent que ce liquide précieux puisé dans ces points d'eau est souvent de meilleure qualité que celui qui est commercialisé en bouteilles d'eau minérale. Il est tout aussi vrai que toutes ces sources ont été aménagées et régulièrement contrôlées par les services d'hygiène qui procèdent régulièrement à des prélèvements d'échantillons d'eau à des fins d'analyse afin d'éviter toute maladie à transmission hydrique. "Aucune source n'est interdite jusqu'au jour d'aujourd'hui, ce qui suppose que toute cette eau est potable", nous dira encore un autre consommateur. Sur un autre registre, il faudra signaler que l'alimentation en eau potable a été si perturbée dans toute la région que la coordination des comités de villages de la daïra avait annoncé des actions de rue. Celles-ci ont été gelées au terme de la réunion avec les responsables de la direction des ressources en eau de la wilaya et leurs homologues de l'ADE, des mesures d'urgence ont été prises afin d'améliorer la quantité d'eau pompée au profit des deux communes de M'kira et de Tizi Gheniff à partir de la station de refoulement n°4. C'est ainsi qu'il a été décidé que pas moins de 8 000 mètres cubes d'eau devraient en principe alimenter les réservoirs d'eau de la région mais, aux dernières nouvelles, aucune amélioration en matière de distribution d'eau potable n'a été enregistrée dans les villages de toute la région où des tracteurs-citernes sont toujours sollicités par les habitants qui, en 2016, luttent quotidiennement pour leur survie. O. Ghilès