Pour la quatrième fois en l'espace de deux semaines, le poste frontalier algéro-tunisien de Betita, situé à 150 kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Tébessa, a été fermé, hier. Très tôt le matin, des habitants de la ville de Bir El-Ater, parmi lesquels des anciens moudjahidine, se sont déplacés au poste frontalier en question et ont bloqué la route menant au siège de la Police des frontières et de la douane. Le trafic a été complètement paralysé dans les deux sens. Les protestataires ont, encore une fois, revendiqué pacifiquement, l'annulation de la taxe imposée par les Tunisiens aux ressortissants algériens désirant se rendre en Tunisie ou bien l'application du principe de réciprocité. Les protestataires réclament également la disponibilité de l'assurance intermaghrébine aux postes-frontières pour payer en dinar algérien. En fait, beaucoup de ressortissants algériens oublient souvent l'assurance inter-Maghreb et se trouvent obligés de payer en dinar tunisien, en l'absence de ces formalités du côté algérien. Contactée par nos soins, la députée Samira Douaifia, qui suit le dossier de près, a déclaré à Liberté que "le poste de Betita était effectivement fermé aujourd'hui (dimanche, ndlr), nous suivons les développements de ce dossier à un haut niveau. J'ai effectué le déplacement jusqu'au poste frontalier, j'ai parlé avec les protestataires — des universitaires, des enseignants, des anciens moudjahidine, des chômeurs et autres cadres — pour que leur mouvement de revendication se déroule dans le calme et pacifiquement. Même les services de sécurité ont répondu favorablement à cette demande". Notre interlocutrice annoncera, par ailleurs, que "des pourparlers en haut lieu sont en cours pour introduire un décret stipulant la suppression de cette taxe, dans la loi de finances tunisienne en 2017. Nous souhaitons que les pourparlers aboutissent, au profit des habitants de ces régions éloignées et délaissées". Si les déclarations de la députée Samira Douaifia viennent à être confirmées — selon la députée, il n'y a aucun doute —, la tension baissera d'un cran, notamment chez les populations vivant le long de la bande frontalière d'Oum Teboul jusqu'à Oued Souf, sur une distance de 650 kilomètres. Enfin, il faut signaler que les protestataires se sont dispersés à la mi-journée, tout en se donnant un autre rendez-vous pour revenir à la charge jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Par ailleurs, le dossier de l'interdiction de l'entrée de la pomme de terre algérienne sur le sol tunisien continue de miner les relations algéro- tunisiennes. Notre interlocutrice dira dans ce sens que "la mafia de la contrebande y est pour beaucoup dans cette affaire". Rachid G.