Résumé : Meriem et Taos vont récupérer les deux garçons de l'école. Taos a reconnu le jeune M'hamed caché derrière un arbre. Elle est troublée. Sa belle-fille lui propose une petite balade. N'était-elle pas pour elle cette mère qu'elle n'avait pas connue ? Emue, Taos lui serre le bras : -Et toi tu a été la fille que je n'ai pas eue. Et aujourd'hui tu es la mère de mes petits-enfants. Tu m'as comblée de bonheur Meriem. Je ne demande rien de plus. Elle prend le tissu que cette dernière lui tendait : -Puisque tu y tiens, je vais accepter ce beau coupon en soie. Mais sans plus. Meriem sourit : -Tu oublies ton parfum préféré. Elle hausse les épaules : -Je ne me parfume pas souvent. Le dernier flacon que tu m'avais offert pour la fête de l'Aïd est à peine entamé. Sans prendre en compte les protestations de sa belle-mère, la jeune femme prend un parfum, un shampooing, des savonnettes et même une belle écharpe à franges. Les bras chargés de paquets, elle lui fait signe la suivre vers la sortie. On venait d'ouvrir le portail de l'école. Meriem dépose ses achats dans son véhicule et tente de repérer ses enfants dans la foule scolaire. Kamel et Malek, eux, l'avait déjà remarquée. Ils accourent vers elle et sont doublement heureux de retrouver aussi leur grand-mère. La jeune femme démarre dans un crissement de pneus pour les emmener prendre des glaces dans un endroit très sympa. Cependant, malgré l'air serein qu'elle affichait, Taos était préoccupée. Elle sourit aux enfants et joue avec eux, mais son esprit était ailleurs. Elle revoyait sans cesse le visage de M'hamed derrière son arbre. Ce garçon, qu'elle avait vu grandir auprès de ses parents adoptifs et sur lequel elle avait veillé de loin, la chagrinait à un point où elle ne put presque rien avaler. Prétextant un mal de gorge subit, elle refuse la glace que sa belle-fille lui proposait et opte pour un thé qu'elle se met à siroter d'un air absent. Des questions s'imposaient à elle. Quelle est donc la meilleure solution pour apprendre à Meriem que le bébé qu'elle avait mis au monde il y a vingt ans était toujours vivant et cherchait à la retrouver ? Comment avait fait M'hamed pour connaître son existence, et de ce fait toute la vérité sur sa naissance ? Et dans le cas où Meriem accepterait cette vérité qu'on lui a cachée des années durant, quelles en seraient les conséquences ? -Mami ! Tu as sommeil ? Malek la tire de ses méditations. Elle passe une main protectrice sur sa tête et l'attire vers elle : -Non. Je suis juste un peu fatiguée. Ta mère m'a fait marcher un peu plus que de coutume aujourd'hui. -Vous avez sûrement fait des courses. -C'est ça mon petit. Comment le sais-tu ? -Il y a plusieurs paquets sur le siège arrière de la voiture. Elle se met à rire : -Tu es futé, toi. Tu devines tout au premier abord. Kamel est bien plus discret. Ce dernier, qui terminait de manger sa glace au chocolat, hausse les épaules d'un air indifférent. -Les affaires de femmes ne m'intéressent pas. Tout le monde se met à rire à cette réplique inattendue et débitée d'un air sérieux par le jeune garçon. Meriem regarde sa montre et se lève : -Il se fait tard, il est temps de rentrer pour faire vos devoirs les enfants. Après le dîner, alors que Meriem s'affairait dans la cuisine, Taos rejoint son fils au salon. Hakim sirotait son café tout en étudiant un nouveau projet. Il sourit à sa mère et l'invite à prendre place sur le fauteuil qui lui faisait face. -Je ne sais pas si je me trompe, mais tu me sembles soucieuse ce soir, maman. (À suivre) Y. H.