Résumé : Taos assiste Meriem dans son accouchement. Cette dernière mettra au monde un petit garçon que la bonne femme s'empressera d'emmitoufler dans un drap avant de quitter la maison. La jeune maman est sidérée d'apprendre que son bébé était mort. Quelques jours plus tard, elle revient à la ferme. Comme elle s'y attendait, Houria l'accueille froidement et se contente de la contempler un moment avant de se retirer dans sa chambre. La jeune fille dépose son frère et se rend dans la cuisine pour prendre un verre d'eau. Taos lui sourit : -Tu as l'air d'aller mieux, ma fille. Veux-tu un petit quelque chose à manger avant le dîner ? -Non. Verse plutôt un verre de lait à Aïssa. J'ai l'impression qu'il n'a pas pris son goûter. Taos s'approche d'elle et lui chuchote à l'oreille : -Houria était sortie pour se rendre chez la voyante. Elle l'avait pris avec elle. Lorsqu'ils sont revenus dans l'après-midi, elle n'a pas voulu que je m'occupe de lui. Elle a sous-entendu que la personne étrangère qui se trouvait dans la maison ne devrait plus approcher son fils qui souffre déjà du mauvais œil. Meriem hausse les épaules : -Elle fait comme elle veut. Tout est fini maintenant. Je vais rentrer en France dans les prochains jours. Taos acquiesce : -Je te comprends ma fille. Tu as subi de dures épreuves, et ton père doit énormément te manquer. Elle essuie une larme. -Ton départ va laisser un grand vide dans la maison. Je me suis trop attachée à toi ma fille, et ta présence me réchauffait le cœur. Meriem soupire : -Tu me manqueras à moi aussi, tante Taos. Je n'oublierai jamais ce que tu as fais. Ma reconnaissance te sera éternelle. -Allons donc. Je n'ai absolument rien fait. Je suis un peu comme ta maman. On a tous besoin d'une maman. N'est-ce pas que tu le permets que je le sois parfois ? Emue, la jeune fille se jette dans ses bras avant d'éclater en sanglots. Taos se met à lui caresser les cheveux : -Oh ! Ma chère petite. Oh ! Ma chérie comme tu vas me manquer ! Meriem essuie les larmes qui coulaient sur son visage et lance : -Je suis arrivée à souhaiter que tu sois ma mère. De même que j'aurais aimé que papa te prenne pour seconde épouse, Taos. Tu es si douce, si affectueuse. Taos lui caressait toujours les cheveux : -Oh ! Mon petit ange. Oh ! Ma chérie. Tu dois savoir que personne ne choisit son destin dans ce monde. Tout est calculé à l'avance et à chacun son dû. Sentant une présence dans son dos, Taos relève promptement la tête. Houria les regardait du seuil de la porte, un rictus au bord des lèvres : -Que fabriquez-vous toutes les deux ? De quel destin parles-tu Taos ? Cette dernière hausse les épaules : -Du destin de chacun de nous. Du mien, de celui de Meriem. -Qu'est-ce qu'il a celui de Meriem ? Elle n'est pas contente de son destin ? Taos soupire et lance d'une voix lasse : -Houria, je ne peux pas te tenir tête. Ce soir je suis triste. Meriem va bientôt nous quitter. -Ah ! À la bonne heure. Je pensais que ce jour n'arriverait jamais. Elle pivote sur elle-même et retourne dans sa chambre. Taos secoue la tête et pince le bras de Meriem avant de verser à Aïssa un grand verre de lait. Le grand jour arrive. La jeune fille avait bouclé ses bagages et attendait le taxi qui devait la conduire à l'aéroport. Elle n'avait cessé d'embrasser Aïssa et Taos. Cette dernière avait le cœur gros et pleurait sans interruption. L'heure des adieux sonne, et la jeune fille quitte les lieux sans se retourner. (À suivre) Y. H.