Les dernières intempéries, qui se sont abattues sur la ville de Tamanrasset continuent de faire des dégâts en plus de ceux qu'elles ont déjà causés au premier jour avec une ville complètement inondée et, malheureusement, des victimes humaines. Elle porte encore les traces de cette catastrophe, notamment les rues et ruelles, mais aussi avec cette nouvelle victime. Le nombre des personnes emportées par les crues des oueds dans la ville de Tamanrasset s'élève à trois, selon le dernier bilan dressé par la Protection civile. Le cadavre de la troisième victime, une jeune fille de 14 ans, a été repêché dans un étang à la sortie de la cité Guettaâ El-Oued où elle se baignait en compagnie des membres de sa famille. Le bilan risque de s'alourdir puisque des disparus ont été signalés par certains migrants qui ont dressé leurs tentes aux abords des oueds débordés, à savoir oued Tamanrasset et Assoro. Rappelons qu'à la suite du déluge, 27 personnes, emportées par les oueds en furie, ont été sauvées in extremis et secourues par les éléments de la Protection civile qui ont déploré deux morts dès les premières heures des pluies diluviennes. Les équipes d'intervention de l'unité principale de la PC ont été mobilisées et renforcées par les unités secondaires des communes limitrophes afin de couvrir l'ensemble des points noirs de la ville, à savoir les quartiers situés sur la trajectoire des oueds débordés, dont Adriane, In Kouf, Tabarkat, Assoro, Tahaggart et Guetaâ El-Oued. D'importantes pertes matérielles ont, faut-il le rappeler, été enregistrées dans nombre de quartiers inondés et entièrement drapés de boue, et dont le nettoiement nécessitera des semaines de travail. Des situations de catastrophe qui se renouvellent régulièrement en raison, probablement, de défaillances de la part des autorités, mais aussi de l'insouciance des citoyens et surtout de l'effet de surprise. Car, contrairement au nord du pays, dans le Sud, les crues ne s'annoncent pas. Elles sont instantanées et rapides. Et du fait aussi que les lits des oueds sont peu profonds, favorisant le débordement de l'eau. D'où également les victimes, surprises par les eaux, qui sont emportées. Hors de la ville, le risque est encore plus grave, notamment pour les automobilistes. Car les crues qui sont souvent des cours d'à peine quelques centimètres traversent la chaussée charriant tout sur leur passage. La mort du chanteur Atmane Bali, un enfant du Sud, emporté lui et son véhicule par un surprenant torrent, reste d'ailleurs gravée dans les mémoires. R. K.