Le calme est revenu à Beni Maouche après les escarmouches survenues dimanche dernier. Une bagarre entre jeunes de Trouna et d'Aguemoune, deux des principaux villages que compte la commune, s'est muée en émeutes. Lesquelles émeutes ont causé la blessure de plusieurs personnes. Parmi elles, deux blessés dont un gendarme ; des blessés jugés sérieux, a-t-on confirmé de sources sûres. Il y a eu, en outre, l'interpellation d'une quinzaine de jeunes ; ils ont tous été libérés lundi, a-t-on ajouté. Maintenant, tout est rentré dans l'ordre, a tenu à indiquer Hocine Boumedjane, le responsable du Centre d'information et de documentation en droits de l'Homme, joint, hier, par téléphone et qui est très au fait des tenants et aboutissants de cette affaire. Il a expliqué que l'implication des sages des différents villages avait réussi à calmer les esprits. Il faut dire que deux ou trois réunions non-stop avaient été organisées au siège de la daïra de Beni Maouche. Une déclaration a été adoptée par l'ensemble des représentants des villages composant la commune de Beni Maouche et dans laquelle ils s'engagent à privilégier le dialogue et à dénoncer la violence, préjudiciable au vivre-ensemble. Il faut dire que depuis plusieurs mois déjà, il y avait une tension dans la région. Rappel des faits. Les habitants du village de Trouna, chef-lieu de la commune de Beni Maouche, avaient même assiégé, en mai dernier, la mairie et la daïra, pour dénoncer ce qu'ils avaient qualifié d'excès de zèle "de l'administration, qui a tout fait pour effacer l'appellation de Trouna des esprits des populations locales". Ils avaient rappelé avec insistance qu'un décret datant de trois décennies au moins avait classé Trouna comme commune s'appelant Beni Maouche. Ils avaient dénoncé "les dépassements faits par l'APC et la STP qui cherchent à changer de nom à la ville de Trouna, le chef-lieu de la commune de Beni Maouche. Le décret présidentiel n° 84/365 du 2 décembre 1985 institue les noms des communes, des chefs-lieux et des villages attenants. Et dans ce décret figurent la commune de Beni Maouche et la ville de Trouna son chef-lieu". On déplore le fait que "la ville de Trouna ne porte plus son nom au vu des panneaux de signalisation implantés à ses entrées, qui portent le nom de Beni Maouche. Le lycée aussi a été touché du fait qu'avant il s'appelait lycée Boukider-Slimane de Trouna, et depuis quelque temps, le nom de Trouna a été supprimé d'une manière illégale sur le fronton placé à l'entrée du lycée". Plus encore, un comité des citoyens de Trouna a entrepris toutes les démarches pour réhabiliter le nom de Trouna. En témoignent leurs écrits adressés à l'APC et à la daïra de Beni Maouche, mais aussi à la wilaya avec copie au ministère de l'Intérieur. Mais malheureusement, a-t-on regretté, "nous n'avons pas obtenu gain de cause". D'où le recours à des actions de rue. Mais leur requête n'est manifestement pas partagée par l'ensemble des villages que compte la commune. M. Ouyougoute