Il est des prémices d'une guerre interne qui ne trompent pas ! En affirmant sitôt les urnes l'ayant consacré président du CSA-MCO qu'une de ses priorités était d'avoir son mot à dire dans les transactions financières de la SSPA en exigeant un deuxième signataire des chèques, Tayeb Mehiaoui avait ciblé Mohamed Belhadj à l'endroit qui lui fait le plus mal : sa poche ! La réplique du PDG de la société sportive par actions (SSPA-MCO) à son alter ego du club sportif amateur (CSA-MCO) ne s'est pas fait attendre. Dans une conversation téléphonique dont le but premier était de lui adresser ses félicitations et l'inviter à élever le degré de collaboration entre les deux entités du MCO au plus haut degré, Mohamed Belhadj a ainsi violemment tancé Tayeb Mehiaoui lorsque ce dernier lui exprima, de vive voix, son souhait de doter l'administration d'un deuxième signataire, lui expliquant qu'il ne peut demeurer seul signataire en dépit de sa qualité de PDG. "Je couperai la main à celui qui réclamerait cela !", aurait même rétorqué Belhadj (dit Baba) à Tayeb Mehiaoui. Inutile de préciser que le ton est, dès lors, monté entre les deux dirigeants pour arriver à un point de non-retour. Dans son offensive téléphonique, Baba aurait également menacé Mehiaoui, lui promettant même d'envoyer des gens pour s'occuper de ses deux proches collaborateurs que sont Habib Benmimoun et Hafid Belabbès. Certainement emporté par son élan, Belhadj ignorait que sa conversation avec Mehiaoui était enregistrée et entendue, via le haut-parleur, par d'autres personnes présentes aux côtés de l'ex-sénateur, dont Benmimoun et Belabbès. Prenant ces menaces pour argent comptant, Mehiaoui et Benmimoun ont, alors, promptement porté l'affaire devant la justice, déposant deux plaintes dans la journée de jeudi. Vu sa situation déjà conflictuelle avec Baba et afin que son geste ne soit pas interprété comme une revanche personnelle, Belabbès s'est, de son côté, contenté du simple rôle de témoin. Dire alors que la prochaine assemblée générale des actionnaires, programmée le 15 septembre, sera un terrain miné duquel il sera difficile à Baba de sortir indemne équivaut à faire un petit pas où il y a de la place à un saut en longueur. Rachid Belarbi