La démolition, jeudi dernier, d'une aile de la bâtisse officielle, située à proximité de Jenan El-Beylik, mobilise les citoyens, qui y perçoivent un début du projet tant redouté de rasage de l'enclos. Les travaux de démolition d'une aile de la résidence du wali entrepris en fin de semaine passée ont mis la puce à l'oreille aux citoyens de la ville qui interprètent cette action comme un prélude au rasage du square public, le jardin Chaâboub-Rachid du centre-ville en l'occurrence. En effet, la démolition, jeudi dernier, d'une aile de la bâtisse officielle, située à proximité de Jenan El-beylik, mobilise les citoyens, qui y perçoivent un début du projet tant redouté de rasage de l'enclos. Hyper sensibles à cette question, des associations de la société civile, à leur tête l'association Mila Verte, mais également des centaines de citoyens non structurés, mettent les autorités de la ville en garde contre toute tentative de destruction du jardin. "Djenan El-beylik est un bien des citoyens et un patrimoine précieux de toute la ville. Nous nous opposerons farouchement à toute action de démolition, même partielle, qui le viserait", nous dira A. Benslimene, président d'association, qui lance, par la même occasion, un appel à toutes les associations et les amis de la nature et du patrimoine, les invitant à intervenir pour préserver cet espace. Signalons que les craintes des citoyens ne sont pas sans fondement, car l'APC prévoit, effectivement, de raser le jardin et de le remplacer par une esplanade, dans le cadre de ce qu'on appelle "le plan d'aération du chef-lieu de wilaya". La maquette de l'esplanade projetée, présentée en novembre dernier au wali, s'étendra entre le bâtiment de l'APC et l'actuel siège de la direction du tourisme, lui-même concerné par la démolition, donc elle occupera toute l'étendue de l'assiette foncière du jardin public. Mais si, pour des considérations diplomatique, les associations usent d'euphémismes et de propos nuancés quand elles s'expriment sur le sujet, les citoyens lambda, eux, n'hésitent pas à qualifier le projet de mafieux, en menaçant de recourir à la manifestation pour l'empêcher de se réaliser. "C'est la mafia du foncier, les prédateurs qui ont pris tous les terrains de la région, qui sont derrière ce projet, mais ces gens doivent savoir que Jenan El-Beylic est une ligne rouge", nous dit-on en promettant de s'opposer énergiquement à toute tentative de démolition le visant. Kamel BOUABDELLAH