Le cessez-le-feu avec la guérilla des Farc doit entrer en vigueur aujourd'hui en Colombie, alors que la "signature solennelle" des accords de paix, pour mettre fin à plus d'un demi-siècle de conflit armé, aura lieu entre le 20 et le 26 septembre, a annoncé le ministre de la Défense. "La fin du conflit est arrivée!", a lancé, ce week-end, le président Juan Manuel Santos sur Twitter. Il a ordonné ce cessez-le-feu -qui s'applique à partir de lundi 00h00 (05h00 GMT)- au lendemain des accords de paix conclus le 24 août avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), principale guérilla du pays. "La paix (...) commence à être réalité", a de son côté tweeté, samedi, le chef suprême des Farc, Timoleon Jimenez, alias Timochenko. Le gouvernement a déjà suspendu ses bombardements aériens contre les rebelles qui avaient annoncé le cessez-le-feu unilatéral le 20 juillet dernier. Légalement, le cessez-le-feu, bilatéral et définitif tel que convenu lors des pourparlers, n'entrera toutefois en vigueur que le jour de la signature officielle des accords, prévue entre le 20 et le 26 septembre. Mais c'est la première fois que le gouvernement et les Farc, qui comptent encore quelque 7 500 combattants armés, conviennent ensemble d'un tel cessez-le-feu. "La date solennelle de la signature (...) sera entre le 20 et le 26 septembre, en fonction des agendas des personnalités, nombreuses et difficiles à coordonner, qui assisteront à cette cérémonie", a déclaré de son côté le ministre de la Défense Luis Carlos Villegas. La paix ne sera pas pour autant complète en Colombie car il reste au gouvernement à faire aussi la paix avec l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste), qui sera donc la dernière guérilla encore active, avec quelque 1 500 combattants. Les deux parties ont annoncé, le 30 mars, leur volonté d'entamer des pourparlers officiels. Mais aucune date n'a encore été fixée. La guerre interne, qui au fil des décennies a impliqué plusieurs rébellions d'extrême-gauche, des milices paramilitaires d'extrême-droite et les forces armées, sur fond d'intense violence des narcotrafiquants, a fait au moins 260 000 morts, 45 000 disparus et 6,8 millions de déplacés. R. I./Agences