Les Etats-Unis et leurs alliés en Asie continueront de défendre la liberté de navigation maritime, a réaffirmé hier à New Delhi le secrétaire d'Etat, John Kerry, à propos des contentieux en mer de Chine méridionale entre Pékin et ses voisins en Asie. "Nous ferons valoir nos droits et nous nous tiendrons aux côtés de nos alliés, en particulier lorsque nous avons un accord de défense, pour protéger les droits de navigation et la liberté de naviguer", a déclaré John Kerry, en visite en Inde, lors d'un discours dans une université de technologie de New Delhi. Il a rappelé qu'il n'y avait "pas de solution militaire" aux désaccords territoriaux en mer de Chine méridionale et que Washington était pour la "diplomatie", des "négociations" et un "code de conduite" entre les pays asiatiques impliqués. Une position américaine constante depuis des années. "Les Etats-Unis et d'autres pays sont unis au sein d'une alliance qui respecte la liberté de navigation, avec des normes et des règles du droit de la mer, le droit d'entrer en haute mer et sur les océans", a encore expliqué le chef de la diplomatie américaine. Après avoir dénoncé pendant des mois le risque de "conflit" régional et la "militarisation" opérée par Pékin qui construit des infrastructures sur des îlots en mer de Chine méridionale, les Etats-Unis ont baissé d'un ton depuis une décision, le 12 juillet, de la Cour permanente d'arbitrage (CPA) de la Haye. La CPA a donné raison aux Philippines en estimant que la Chine n'avait aucun "droit historique" sur cette mer stratégique. Pékin s'est insurgé contre ce jugement et a dit qu'il ne le respecterait pas. Outre Manille, le Vietnam, la Malaisie, Brunei et Taïwan ont également des revendications sur la mer de Chine méridionale, réputée riche en hydrocarbures et par où transitent 4,5 milliards d'euros de fret annuel. John Kerry, qui avait assuré fin juillet aux réunions de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (Asean) vouloir éviter toute "confrontation" avec la Chine, a reconnu que Pékin avait "rejeté publiquement" la décision de la CPA. "Mais la Chine a aussi dit qu'elle désirait une négociation bilatérale, une résolution négociée", a-t-il souligné, faisant référence à la rencontre mi-août à Hong Kong entre l'ancien président philippin Fidel Ramos et des responsables chinois pour tenter de trouver un terrain d'entente sur la mer de Chine méridionale. R. I./Agences