Le journaliste Mohamed Tamalt, incarcéré depuis le 27 janvier dernier, est aujourd'hui entre la vie et la mort. Ayant observé une grève de la faim pendant 69 jours pour protester contre son incarcération, son état de santé s'est détérioré. Le détenu a été transféré dans une unité de soins intensifs de l'hôpital Lamine-Debaghine (ex-Maillot) de Bab El-Oued où il se trouve actuellement dans un coma profond depuis une dizaine de jours. Son frère Abdelkader, qui a rendu visite, hier, à notre rédaction, nous apprend que d'après ses médecins, l'état dans lequel il se trouve aujourd'hui aurait été provoqué par un "pic de tension". De plus, sa famille a longtemps été empêchée de lui rendre visite. Ce n'est que lundi dernier que son frère Abdelkader a été autorisé à lui rendre visite à l'hôpital, soit 13 jours après en avoir formulé la demande. S'agissant de la mère de Mohamed Tamalt, celle-ci étant âgée et malade, elle ne s'est pas rendue au chevet de son fils. Quant à ses avocats dont Mes Benissad, Sidhoum et Bouchachi, ils ont tout simplement été interdits de visite. Son frère Abdelkader est donc revenu à la charge ce mardi, en procédant à une nouvelle démarche auprès du procureur général de la Cour d'Alger afin d'obtenir, cette fois, un permis de visite régulier valable pour lui-même, sa mère et son demi-frère, et ce, le temps de l'hospitalisation du détenu. Pour rappel, Mohamed Tamalt, qui est également un sujet britannique, a été accusé de "diffamation et d'outrage au chef de l'Etat", ainsi que d'"atteinte à l'honneur de personnalités et de leurs familles". Il lui est reproché d'avoir dénoncé de hauts responsables de l'Etat et leurs proches sur le réseau social Facebook et sur le site du journal Essiyak El Magharibi. Condamné à 2 ans de prison ferme en première instance, sa peine a été confirmée en appel par la cour d'Alger. Impuissants face à la sévérité du verdict, ses avocats se sont retirés en guise de protestation. Mohamed-Chérif Lachichi