Le journaliste Mohamed Tamalt, en prison depuis le 27 janvier dernier, est entre la vie et la mort. Il se trouve depuis 18 jours au service des soins intensifs de l'hôpital Lamine-Debaghine de Bab El Oued, a-t-on appris auprès de son frère. Le journaliste, âgé de 42 ans, en est à sa 64e journée de grève de la faim, qu'il a entamée au lendemain de son arrestation en juin dernier, devant le domicile de ses parents à Bachedjarrah, à Alger. Depuis, malgré l'insistance de ses avocats et de sa famille, Tamalt, détenteur également de la nationalité britannique, refuse de s'alimenter. Il s'est insurgé contre les conditions de son arrestation. «C'est la première fois que je réussis à le voir après 16 jours d'insistance», indique son frère, qui s'est présenté hier à notre rédaction. «Il est dans le coma. Mais sa situation est meilleure que celle dans laquelle il se trouvait lorsqu'il était à la prison de Koléa. A l'époque, il n'était qu'un amas de chair posé sur un fauteuil roulant», raconte le frère, désabusé. Le récit est identique à celui des avocats du détenu qui ont lancé un appel à une libération pour «raison humanitaire». Accusé de «diffamation et d'outrage au chef de l'Etat» ainsi que d'«atteinte à l'honneur de personnalités et de leurs familles», Mohamed Tamalt a été condamné à 2 ans de prison ferme. La peine a été confirmée, courant juillet, en appel par la cour d'Alger. Ses avocats se sont retirés en signe de protestation contre la sévérité de la peine. Mohamed Tamalt a notamment dénoncé de hauts responsables de l'Etat et leurs proches dans une page animée sur facebook et sur le site du journal Essiyak El Magharibi (le contexte maghrébin). Avant son arrestation, il vivait à Londres.