Résumé : Alors qu'elle discutait avec M'hamed, Taos est prise de douleurs. La crise était si forte qu'elle perdit connaissance. M'hamed l'évacue à l'hôpital. Le diagnostic tombe. La vieille souffre d'un blocage des reins. La famille devrait être informée au plus tôt. M'hamed hoche la tête. -Oui. Oui docteur. Je vais avertir la famille. Je dois rester encore quelques minutes avec khalti Taos. Elle est si fragile et pourrait avoir besoin de moi. -D'accord. Mais il ne faut pas trop la fatiguer. Le médecin s'éloigne, et M'hamed retourne auprès de la vieille femme. Taos avait les yeux clos et semblait dormir, mais il savait qu'elle souffrait. Depuis quand ressentait-elle ces douleurs dorsales ? Et comment cela fait-il que personne n'avait relevé ces crises chez elle ? Meriem l'aurait sûrement forcée à voir un médecin si elle s'était doutée de quelque chose. Il jette un coup d'œil compatissant à la patiente qui entrouvre les yeux et se mord les lèvres. Il lui presse alors la main et tente de la rassurer. -Ce n'est rien khalti Taos. Tu es juste un peu fatiguée et le médecin veut te garder en observation pour quelque temps. Elle fronce les sourcils et lance d'une voix à peine audible. -Pour combien de temps ? -Je ne sais pas. Quelques jours peut-être. Elle fronce encore les sourcils et agrippe son bras en tentant de se relever. -Non. Je ne peux pas rester. Je dois partir d'ici. Les enfants et Meriem ne vont pas tarder à rentrer pour le déjeuner. M'hamed l'aide à s'asseoir dans son lit et cale un oreiller dans son dos. -Il ne te sera pas possible de rentrer avant quelques jours. Je vais glisser un petit mot sous la porte d'entrée pour avertir Meriem. J'ai les clefs de l'appartement. Je ne sais pas si... Elle tendit la main. -Donne ici. J'espère que tu as bien refermé la porte d'entrée. -Je l'ai bien refermée. Je dois te quitter maintenant khalti Taos, mais je vais essayer de revenir dans la journée pour prendre de tes nouvelles. Elle tente encore de s'agripper à son bras, mais il se dégage et sort précipitamment de la chambre. Dehors un beau soleil planait sur la ville. Il prend une bonne goulée d'air et s'adosse quelques minutes à un mur. Il passe la main dans ses cheveux et se pince la joue. Avait-il rêvé ? Tout c'était si rapidement déroulé, qu'il a encore du mal à croire qu'il venait d'hospitalier la vieille Taos. Il jette un coup d'œil à sa montre bracelet, et constate qu'on n'était pas loin de la mi-journée. Il aura juste le temps de retourner au quartier pour glisser un petit mot sous la porte de l'appartement. Meriem le retrouvera et saura quoi faire. M'hamed passe la journée à déambuler de quartier en quartier sans but précis. Il avait vu Meriem ressortir en hâte de chez elle pour monter dans sa voiture et se rendre à l'hôpital. C'est pour cela d'ailleurs qu'il hésitait encore à s'y rendre. Il pèse le pour et le contre d'une telle alternative, et opte pour la solution la plus logique. Il se rendra à l'hôpital, et tant pis s'il rencontre un membre de la famille. Après tout, personne ne le connaissait encore, et il pourra toujours faire mine de s'être trompé de chambre. Mais à son arrivée, il n'y avait personne. L'heure des visites était passée. Il s'était faufilé à travers les couloirs et les services sans se faire remarquer, avant de monter à l'étage supérieur où se trouvait la vieille dame. Il ouvre tout doucement la porte et constate que la chambre était plongée dans la pénombre. Taos semblait plus calme, mais on l'avait perfusée et plusieurs flacons étaient reliés à ses bras. Il soupire, et elle ouvre les yeux. À sa vue, elle ébauche un sourire. -Tu es là, mon fils ? -Oui. Je suis là. -Ta mère vient de partir. (À suivre) Y. H.