Résumé : Meriem comprit que sa belle-mère, qui affichait certes un air indifférent, était profondément troublée et préoccupée. Elle était certaine aussi qu'elle lui cachait des choses. Taos lui dévoile que ses rhumatismes la faisaient souffrir. C'était toujours elle qui entretenait la maison. Meriem fronce les sourcils et jette un coup d'œil à Houria, qui faisait toujours mine de travailler, alors qu'elle était certaine qu'elle écoutait leur conversation. Taos hausse encore les épaules et poursuit : -Houria a toujours compté sur moi pour l'entretien de la maison et de la cuisine. Je n'aimerais pas changer nos habitudes. -Tu devrais demander à Daouia de te donner un coup de main de temps à autre. -Elle le fait sans que je le lui demande. La pauvre femme ne rajeunit pas non plus. Depuis qu'Ali ne peut plus travailler, elle passe aussi beaucoup de temps auprès de lui. Meriem étouffe un bâillement. Elle termine de boire son thé et se lève : -Désolée, mais je ne tiens plus debout. Je vais me retirer dans ma chambre pour dormir un peu. -Bien sûr ma fille. Tu es ici pour te reposer. Passe une bonne nuit. . Lorsqu'elle se réveille, il faisait à peine jour. Quelque chose l'avait tirée de son sommeil. Le claquement de la porte d'entrée. Elle en était certaine maintenant. Il était encore trop tôt pour sortir, se dit-elle. Qui pouvait mettre les pieds dehors à cette heure matinale ? Elle se rappelle ses enfants et court pour vérifier qu'ils dormaient encore. Elle referme la porte de leur chambre et se rendit dans la cuisine. Une odeur de café flottait dans l'air. Taos a dû préparer le petit déjeuner avant de partir. Elle n'en doutait plus maintenant. C'était sa belle-mère qui venait de quitter la maison. Taos monte difficilement la pente escarpée qui s'étendait devant elle. La famille chez qui elle se rendait habitait à quelques kilomètres de la ferme. Elle avait pris la route très tôt afin d'arriver avant le départ de Si Tahar aux champs. Yamina l'accueille avec un grand sourire, avant de l'embrasser sur le front : -Sois la bienvenue Khalti Taos. Quel bon vent t'amène donc chez nous de si bonne heure ? Taos reprend son souffle et se laisse tomber sur une natte avant de répondre : -Le vent de la nostalgie ma fille. -Sois la bienvenue. Nous étions en train de prendre le petit-déjeuner, veux-tu le partager avec nous ? Taos agite son mouchoir avant de le passer sur son visage en sueur : -Non. J'ai déjà pris un café. Merci Yamina. Excusez-moi. J'arrive au mauvais moment peut-être. -Que vas-tu chercher là ? Tu n'es pas une étrangère, et puis cela fait des lustres que tu ne nous a pas rendu visite. -C'est vrai. Mais nous aurons tout le loisir de discuter entre nous aujourd'hui. Heu... j'espère que Si Tahar n'est pas encore parti aux champs. -Non. Pas encore. Je vais lui dire que tu es là. Il sera sûrement heureux de te revoir. -Prenez votre temps pour terminer votre petit- déjeuner. Je vais m'allonger un moment pour reprendre mon souffle. Mes jambes s'alourdissent et ne me portent plus comme avant, je dois avouer que je ne suis plus de prime jeunesse. -Que Dieu te protège et t'accorde une longue vie. Yamina s'esquive un moment avant de revenir avec son mari. Taos se lève péniblement pour le saluer : -Si Tahar. Comme je suis heureuse de te revoir ! L'homme lui embrasse les mains et le front : -À qui tu le dis ma chère Taos ! Cela fait un bail qu'on ne s'est pas revus. Et tu m'en vois confus. -Qu'à cela ne tienne mon cher Tahar. Nous sommes tous occupés par les aléas de la vie. -Comment vas-tu ? -Grâce à Dieu, mis à part mes rhumatismes, je pense qu'à mon âge, je ne devrais pas trop me plaindre. Et toi donc ? Tu me sembles en forme. -Je ne m'en plains pas trop. Grâce à Dieu, je peux encore compter sur la force de mes bras pour travailler dans les champs. -Que Dieu te garde en bonne santé et te préserve des maux de ce bas monde. (À suivre) Y. H.