Le Premier ministre a évoqué l'introduction de grandes réformes sans toucher au modèle social de l'Etat algérien. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s'est voulu, hier, rassurant quant à la santé financière du pays. Interrogé, en marge de l'ouverture de la session parlementaire, sur les dispositions de l'avant-projet de loi de finances 2017, M. Abdelmalek Sellal a indiqué que son gouvernement "œuvre à préserver les grands équilibres", même s'il reconnaît que l'exercice "est difficile". Le Premier ministre explique que l'avant-projet de loi de finances 2017, en cours d'examen, marque la première année de l'exécution du nouveau modèle de croissance, qui s'étalera sur trois années. Pour rappel, le nouveau modèle de croissance déploie une approche jusqu'en 2019. Ce modèle de croissance intègre un cadrage budgétaire, sur le court et moyen terme, réaménagé en fonction des éléments factuels de conjoncture tout en maintenant des objectifs de croissance. Le Premier ministre a annoncé que l'avant-projet de la loi de finances 2017, qui sera examiné cette semaine par le gouvernement, prévoit des mesures pour soutenir l'économie nationale et l'investissement et renforcer la production dans le secteur de l'industrie et de l'agriculture. Le texte a introduit des dispositions pour renforcer le volet social. Malgré le choc pétrolier subi par notre pays depuis deux années, Abdelmalek Sellal rassure que son gouvernement poursuivra la même dynamique de développement. Outre la préservation des équilibres budgétaires, le Premier ministre projette une amélioration du produit intérieur brut, de la production et de la productivité. M. Sellal affirme que l'industrie a enregistré un développement important par rapport aux années précédentes. "L'Algérie n'importera plus de ciment en 2017. Nous envisageons d'exporter du ciment", a-t-il avancé. "Le secteur de l'agriculture a enregistré une croissance de 7%", a ajouté le Premier ministre, évoquant l'introduction de grandes réformes sans toucher au modèle social de l'Etat algérien. "Nous allons poursuivre la construction de logements, d'écoles et d'infrastructures de santé", a rassuré M. Sellal. Questionné sur les augmentations prévues dans l'avant-projet de loi de finances, le Premier ministre a déclaré que le gouvernement n'a pas encore pris de décision. Mais même si des augmentions sont retenues "elles seront très minimes", a-t-il promis. "Il faut introduire des réformes, sans toucher au pouvoir d'achat des citoyens, notamment les plus défavorisés", a-t-il ajouté. Pourtant, les quelques informations parues dans le presse, concernant les dispositions de l'avant-projet de loi de finances 2017 traduisent une situation financière difficile. Face à la diminution rapide de l'épargne budgétaire, le gouvernement est obligé de chercher des ressources, autres que pétrolières, pour financer la croissance. On évoque l'augmentation du taux de la TVA, de la taxe intérieure de consommation sur les produits tabagiques. Toutes ces taxes, qui certainement vont gonfler les recettes ordinaires et combler la baisse de la fiscalité pétrolière, seront insuffisantes pour résorber le déficit budgétaire projeté pour l'année prochaine. Du coup, le gouvernement est obligé de modifier la loi pour puiser dans le Fonds de régulation des recettes qui est déjà à son minimum légal. Le gouvernement compte, également, plafonner les dépenses budgétaires à environ 6 800 milliards de dinars. Selon certaines sources, le budget d'équipement ne dépassera pas les 2 300 milliards de dinars et les dépenses de fonctionnement 4 500 milliards de dinars. Le gouvernement veut faire en sorte que la facture des importations ne dépasse pas 25 milliards de dollars. Le Premier ministre a insisté sur la réunion, en 2017, des conditions d'émergence de l'économie algérienne. Dans ce cadre, M. Sellal annonce des mesures "fortes" pour soutenir l'industrie du savoir et renforcer les industries technologiques, évoquant la nécessité "de changement de mentalité". Le Premier ministre est revenu, également, sur le dossier de la retraite. Il a indiqué que les listes des métiers pénibles concernés par la retraite proportionnelle "seront établies en concertation avec tous les syndicats concernés et les partenaires économiques", une fois le texte examiné au Parlement. Meziane Rabhi