L'équipe nationale de karaté-do s'apprête à prendre part au championnat du monde prévu le mois d'octobre prochain en Autriche (hommes et dames). De ce fait, la Fédération algérienne de karaté-do (FAK) a programmé en perspective une série de stages ici à Alger et à l'étranger. La semaine dernière, l'EN est entrée en regroupement de trois jours à Alger, une sélection va se faire, huit garçons et six dames seulement iront en Autriche. Le dernier stage précompétitif d'avant-Mondial se déroulera en Tunisie du 5 au 22 octobre prochain. Jusque-là tout est normal, mais le comble dans cette histoire est que cette même sélection nationale n'a pris part à aucune compétition internationale depuis presque une année (exactement depuis les Jeux africains 2015). Pis encore, nos karatékas n'ont effectué aucun stage de préparation depuis plus d'une année aussi, ce qui n'est pas du tout normal ! Un fait qui démontre si bien la gestion catastrophique des responsables de la FAK. En effet, envoyer des athlètes de la sélection nationale au Mondial avec tous ces paramètres c'est comme les jeter en pâture ! Or la FAK exige de ses athlètes au minimum un podium, ce qui est absurde et illogique. Tout le monde sait que la FAK, et depuis quatre ans déjà, souffre de problèmes internes qui ont influé négativement sur le niveau du karaté algérien. Depuis le départ de l'ex-président Aboubakr Mekhfi (plutôt poussé vers la sortie), lui qui a réussi à offrir à l'Algérie une médaille de bronze aux Mondiaux de 2012 de Paris grâce à l'athlète Bouabaoub après presque vingt ans de disette, rien ne tourne rond et surtout rien n'est comme avant dans cette fédération de karaté-do. Trois présidents ont succédé à Mekhfi en un seul mandat et c'est toujours les mêmes problèmes. Le dernier en date est Chérif Tidjar, ancien membre fédéral. Ce dernier, depuis sa succession à Fateh Benathmane, ne fait qu'éponger les dettes laissées par ses prédécesseurs. À vrai dire, le budget alloué par la tutelle était utilisé en grande partie pour effacer les dettes mais aussi dans le payement des entraîneurs et une partie des athlètes de l'équipe nationale. En revanche, cette situation a obligé la FAK à faire l'impasse sur la Karaté Premier League, le championnat d'Afrique et le championnat méditerranéen, soit trois grandes compétitions qui pouvaient servir de préparation pour nos athlètes aux Mondiaux d'Autriche. À vrai dire, sacrifier carrément l'équipe nationale n'était pas la meilleure solution. Cette discipline est devenue olympique, c'est le moment de donner de l'importance au karaté-do avec une bonne gestion et non pas le contraire, car les Jeux olympiques se prépare en quatre ans et non pas en quelques mois. D'ailleurs, même les athlètes de l'équipe nationale sont exaspérés par cette gestion catastrophique des responsables de la FAK. L'un d'eux, qui a préféré garder l'anonymat, nous a révélé que "on n'a effectué aucun stage depuis les Jeux africains qui se sont déroulés l'année dernière, donc presque une année. En plus, la FAK a jugé utile qu'on ne participe pas au championnat d'Afrique, la Premier League mais aussi au championnat méditerranéen faute de moyens ! Durant cette période, personne n'a demandé après nous (les athlètes de l'équipe nationale). On était complètement délaissés et oubliés". "Récemment nous avons effectué le premier regroupement après une année à Staouéli, en prévision des prochains Mondiaux qui vont se dérouler en Autriche. Trouvez-vous normal qu'une équipe nationale qui n'a participé à aucune compétition internationale depuis une année prenne part au championnat du monde !? À mon avis, il faudra vraiment que les responsables du sport en Algérie se penchent sur la question et mettent un terme aux comportements de certaines personnes à la fédération qui nuisent au karaté-do en Algérie. Il ne faut pas oublier que cette discipline est devenue olympique, et par conséquent elle mérite plus de considération et non pas le contraire", a-t-il dénoncé. Sofiane Mehenni