Dix-sept personnes sont mortes dans des violences ayant éclaté, hier, à Kinshasa, avant une manifestation d'opposition, selon un bilan "provisoire" donné par le ministre de l'Intérieur congolais, Evariste Boshab. "À la mi-journée, le triste et douloureux bilan provisoire de ces actes de barbarie et d'extrême sauvagerie" était de "17 morts, dont 3 policiers et 14 civils parmi les pillards", a déclaré M. Boshab lors d'une conférence de presse dans la capitale de la République démocratique du Congo. L'un des policiers a été brûlé vif, selon le ministre. Il s'agit des pires violences enregistrées à Kinshasa depuis les émeutes anti-pouvoir de janvier 2015 au cours desquelles plusieurs dizaines de personnes avaient été tuées. Un "rassemblement" des principaux partis d'opposition avait appelé à manifester, hier, dans tout le Congo pour signifier au président Joseph Kabila son "préavis", trois mois avant l'expiration de son mandat, le 20 décembre, et exiger la convocation de la présidentielle censée avoir lieu avant cette date. À Kinshasa, la manifestation devait commencer à 13h (12h GMT), mais plusieurs heurts ont opposé de jeunes manifestants armés de pierres à la police anti-émeute dans la matinée. Les autorités ont déploré plusieurs pillages et incendies criminels ayant visé des permanences de formations politiques de la majorité. Selon des sources de sécurité privées, il y a eu quelques pillages épars dans des quartiers sud de la capitale ayant visé des agences bancaires ou des magasins tenus par des Chinois.